Nael Barghouti est libre. Agé de 68 ans, l’homme était le doyen des prisonniers palestiniens détenus par Israël. Après 45 ans passés derrière les barreaux, Nael Barghouti a été libéré ce jeudi 27 février à la faveur du septième échange d’otages et de prisonniers dans le cadre de la fragile trêve dans la bande de Gaza.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG de défense des détenus palestiniens, Nael Barghouti a passé 34 années consécutives en prison. Il est arrivé en Egypte ce jeudi, après avoir été expulsé des territoires palestiniens à sa libération. Barghouti figure en effet sur la liste des 230 Palestiniens condamnés par l’Etat hébreu à l’exil. Ces prisonniers, condamnés à perpétuité pour des attaques ou des attentats ayant provoqué la mort d’Israéliens, sont systématiquement bannis du territoire.

Né le 23 octobre 1957 dans la ville de Kobar, au nord de Ramallah, Nael Barghouti est arrêté pour la première fois en 1978. Il est alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d’un officier israélien et des attaques menées contre des sites israéliens. A l’époque, il était membre du Fatah, le parti de l’actuel président palestinien Mahmoud Abbas, basé à Ramallah, en Cisjordanie, et rival du mouvement islamiste Hamas, à Gaza, fondé en 1987.

Après une première libération, en échange de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, Nael Barghouti avait été assigné à résidence dans sa ville natale de Kobar, en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Mais il avait été de nouveau incarcéré en 2014 et sa peine de perpétuité, réinstaurée. Au cours de sa détention, Barghouti a quitté le Fatah pour rejoindre le Hamas. Selon la Commission palestinienne des affaires des détenus et ex-détenus palestiniens, il a été soumis à «des actes sans précédent de maltraitance, d’isolement, de privation, de torture et d’attaques».

L’échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens, qui s’est déroulé ce jeudi à l’aube, était le dernier de la première phase de la trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, entrée en vigueur le 19 janvier après quinze mois de guerre.

L’administration pénitentiaire israélienne a ainsi confirmé aujourd’hui que 643 détenus palestiniens avaient été libérés de plusieurs prisons du pays selon les termes de l’accord de trêve, après la restitution par le Hamas de quatre corps d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre en Israël. La première phase de la trêve a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés, et la libération, selon le Hamas, de quelque 1 700 Palestiniens, sur un total prévu de 1 900.