Les discussions se poursuivent sur le maintien de la trêve fragile à Gaza. Une délégation du Hamas est arrivée ce vendredi 7 mars au Caire pour des discussions samedi avec les médiateurs égyptiens, ont annoncé à l’AFP deux responsables du mouvement islamiste palestinien. La délégation «de haut niveau» va «évaluer les progrès dans l’application de l’accord de trêve et avoir des discussions concernant la deuxième phase» de cet accord entré en vigueur le 19 janvier, a déclaré un responsable.
Ce groupe, mené par le chef du conseil consultatif de la Choura du Hamas, Mohammed Darwish, va notamment demander qu’Israël «applique l’accord, débute les négociations sur la deuxième phase et ouvre le point de passage pour laisser entrer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza», a-t-il précisé.
Enetretien
Un second responsable a rappelé que le Hamas réclame dans le cadre de cette deuxième phase le retrait total de l’armée israélienne de Gaza, la fin du blocus du territoire et sa reconstruction, ainsi qu’une aide financière basée sur les résultats du récent sommet arabe qui s’est déroulé au Caire. Le Hamas se dit prêt à parvenir à un accord d’échange incluant la libération de tous les otages israéliens, «y compris ceux détenteurs d’un passeport américain», détenus à Gaza et s’accorder avec Israël sur le nombre de prisonniers palestiniens devant être libérés, a-t-il ajouté. Il a souligné que le mouvement islamiste souhaitait «un accord global qui assure un cessez-le-feu complet et permanent».
Le mouvement palestinien a par ailleurs diffusé ce vendredi une vidéo montrant un otage israélien vivant, retenu à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël, s’adressant à sa famille en s’identifiant. Dans cette vidéo de plusieurs minutes, il appelle les autorités israéliennes à mettre en œuvre la deuxième phase de l’accord de trêve. L’authenticité de ces images n’a pas pu être vérifiée. Le nom de l’otage n’a pas été diffusé en attendant l’autorisation de sa famille.
Désaccords entre le Hamas et Israël
La première phase a permis la libération de 33 otages, dont huit morts, en échange de quelque 1 800 détenus palestiniens. Parmi les 58 otages toujours en captivité, 34 ont été déclarés morts par les autorités israéliennes.
La trêve reste fragile en raison des désaccords entre le Hamas et Israël sur la suite du processus. Israël souhaite une extension de la première phase du cessez-le-feu, qui a expiré le 1er mars, jusqu’à la mi-avril. Il réclame la «démilitarisation totale» du territoire, le départ du Hamas de la bande de Gaza et le retour des derniers otages avant de passer à la deuxième phase. Le Hamas de son côté réclame la mise en oeuvre de la deuxième étape de l’accord, censée aboutir à un cessez-le-feu permanent, et insiste pour rester à Gaza, qu’il dirige depuis 2007.