En résumé :
- Le président américain a rencontré ce mercredi matin le président syrien Ahmed al-Charaa, à qui il a demandé, après avoir annoncé la levée des sanctions américaines contre le pays, d’expulser les combattants du Jihad islamique et du Hamas accueillis en Syrie.
- La veille, la Maison Blanche a annoncé la signature de mirifiques contrats avec l’Arabie Saoudite, le royaume s’engageant à investir 20 milliards de dollars dans des infrastructures de soutien à l’IA aux Etats-Unis, ainsi que 142 milliards de dollars pour des équipements militaires de pointe.
- Parallèlement à cette diplomatie mercantiliste, Donald Trump garde un œil sur les évolutions du conflit en Ukraine, laissant planer la possibilité de sa présence aux négociations qui doivent se tenir entre Kyiv et Moscou ce jeudi en Turquie.
D’ex-otages exhortent Nétanyahou et Trump à trouver un accord. Plus de 65 personnes libérées après avoir été enlevées lors des attaques du 7 octobre 2023 ont exhorté ce mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Donald Trump à trouver une solution négociée pour obtenir la libération de tous les otages encore retenus à Gaza. « Seul le retour immédiat de TOUS les otages dans le cadre d’un accord négocié jettera les bases de l’espoir, de l’unité et du renouveau de notre nation », écrivent les 67 signataires dans une lettre adressée au chef du gouvernement israélien. Cette lettre, dont une copie a aussi été envoyée au président américain et à son émissaire pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, a été rédigée après la libération de l’Israélo-américain Edan Alexander lundi par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Le chancelier allemand appelle à des mesures rapides pour éviter «la famine» à Gaza. Le chancelier allemand a exhorté ce mercredi «toutes les parties concernées» à éviter au plus vite une «famine» à Gaza, une demande relayée par le conseil central des Juifs d’Allemagne, qui a appelé le gouvernement israélien à ses responsabilités envers les civils. «C’est une obligation humanitaire pour toutes les parties… et j’insiste auprès de toutes les parties pour que la famine dans la région soit évitée le plus rapidement possible», a déclaré devant les députés le chef du gouvernement allemand, Friedrich Merz, allié sans faille d’Israël.
Crise humanitaire
L’armée israélienne appelle à évacuer un quartier de la ville de Gaza. Tsahal a demandé ce mercredi à évacuer une zone du quartier Rimal de la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave palestinienne. «En raison de l’utilisation des zones civiles par le Hamas à des fins terroristes, […] l’armée attaquera la zone avec une forte intensité», a écrit en arabe le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, sur les réseaux sociaux.
Au moins 80 Palestiniens tués dans des frappes. Selon un nouveau bilan de la Défense civile palestinienne, les frappes israéliennes ont tué au moins 80 personnes depuis le début de la journée dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, où Israël a annoncé une intensification de son offensive. Parmi ces victimes, 59 sont mortes dans des bombardements dans le nord du territoire palestinien, notamment dans le camp de Jabalia, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Défense civile, Mohammed al-Moughayir.
Israël crée les conditions d’une «éradication des Palestiniens» selon MSF. Médecins sans frontières a jugé mercredi que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou provoquait «une catastrophe humanitaire délibérée» dans la bande de Gaza, l’accusant de lier l’aide dans ce territoire palestinien à un déplacement forcé de ses habitants. «Nous assistons en direct à la création des conditions pour une éradication des Palestiniens à Gaza», a dénoncé l’ONG dans un communiqué. Israël impose un blocus humanitaire depuis le 2 mars, après l’échec des négociations pour prolonger un cessez-le-feu du 19 janvier. Les pénuries de nourriture et de médicaments qui en ont résulté ont aggravé une situation déjà désastreuse dans le territoire palestinien, en dépit des avertissements de l’ONU sur le risque de famine rejetés par Israël.
Al-Charaa prêt à une «normalisation» avec Israël, assure Trump. Quelques heures après sa rencontre avec le président syrien Ahmad al-Chareh, Donald Turmp a assuré que ce dernier lui avait être prêt à accéder à sa demande d’une normalisation des relations de son pays avec Israël, un engagement que Damas n‘a jusqu’ici pas évoqué publiquement.
Interrogé à ce sujet dans l’avion qui l’emmenait au Qatar, le président américain a dit aux journalistes: « Je lui ai dit, j’espère que vous rejoindrez [les accords d’Abraham] une fois que vous aurez réglé votre situation et il m‘a dit “oui”. Mais ils ont beaucoup de travail à faire.»
Katz s’en prend à Macron. Dans la même veine que Benyamin Nétanyahou, c’est au tour du ministre de la Défense israélien de viser Emmanuel Macron. Selon Israël Katz, le président français «n‘a pas de leçons de morale à [...] donner». Le responsable a convoqué le souvenir de la Shoah pour répondre au président français : «On se souvient très bien de ce qui est arrivé aux Juifs en France lorsqu’ils ne pouvaient pas se défendre. Ce président Macron ne nous prêchera pas la morale.» Et d’enchaîner : «On attend de ceux qui se définissent comme amis d’Israël qu’ils soutiennent Israël dans sa guerre contre l’organisation terroriste meurtrière Hamas et l’axe du mal iranien qui menacent de détruire l’Etat d’Israël – au lieu d’essayer de lui refuser le droit à l’autodéfense.»
Nétanyahou range Macron «du côté» du Hamas. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a attaqué le président français Emmanuel Macron, qui avait déclaré hier soir que «ce qu’il fait dans la bande de Gaza est une honte». Le bureau de Nétanyahou a envoyé au média israélien Ynet le communiqué suivant : «Macron a de nouveau choisi de se ranger du côté d’une organisation terroriste meurtrière et de relayer sa propagande mensongère, tout en accusant Israël de calomnies sanguinaires.» Il a ajouté qu’«Israël mène un combat sur plusieurs fronts pour sa survie à la suite du massacre, qui a notamment inclus le meurtre et l’enlèvement de dizaines de citoyens français. Au lieu de soutenir le camp démocratique occidental et d’appeler à la libération des otages, Macron exige une fois de plus qu’Israël capitule et récompense le terrorisme».
Guerre en Ukraine : à quoi joue Donald Trump ? Alors que Zelensky défie Poutine de le rencontrer ce jeudi 15 mai à Istanbul, le président américain peine à masquer l’échec d’une médiation diplomatique entachée d’amateurisme et d’un alignement troublant sur Moscou. L’analyse de Frédéric Autran.
Donald Trump à Istanbul ? Avant d’atterrir au Qatar, Donald Trump a évoqué mercredi la «possibilité» de se rendre le lendemain en Turquie si le président russe Vladimir Poutine s’y déplace pour des pourparlers avec le chef d’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky. «Je ne sais pas s’il y va. Je sais qu’il voudrait que j’y sois. C’est une possibilité», a dit le président américain aux journalistes à bord de son avion, après avoir quitté l’Arabie saoudite et avant d’arriver au Qatar. «Notre programme demain est complet, mais cela ne veut pas dire que je ne le ferais pas pour sauver beaucoup de vies, avant de revenir» dans le Golfe.
La venue de Donald Trump à cette réunion est espérée par Volodymyr Zelensky, qui a annoncé sa participation à la réunion voilà quelques jours et voit dans cette hypothèse un «élan» pour y faire venir Vladimir Poutine. Dans l’attente, le Kremlin continue de laisser planer le doute sur la composition de la délégation russe.
Trump poursuit sa tournée. Après l’économie, la diplomatie. Le président américain a rencontré ce mercredi à Riyad (Arabie Saoudite) son homologue syrien, le président Ahmed al-Charaa, au deuxième jour de sa tournée au Moyen-Orient, à qui il a demandé «d’expulser les terroristes palestiniens». La veille, Donald Trump a annoncé une spectaculaire levée des sanctions contre Damas, qui a salué un «tournant décisif». Réclamée par le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed ben Salmane, cette dernière pourrait «donner [à la Syrie] une chance de grandeur». Outre ces demandes, Trump a également appelé al-Charaa à rejoindre les accords d’Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont reconnu Israël en 2020.
Analyse
Un missile yéménite tiré dans nuit vers Israël. Au milieu de la tournée présidentielle, les escarmouches se poursuivent entre les houthis yéménites et Israël, Tsahal indiquant ce mercredi matin avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen. C’est la deuxième fois en moins de 24 heures que la défense anti-aérienne israélienne intercepte un tir provenant des rebelles alliés du Hamas, qui ont conclu un cessez-le-feu avec les Etats-Unis sans cesser donc ses attaques contre Israël.
CheckNews
Gaza : au moins vingt-neuf morts dans des frappes israéliennes. Mercredi, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état d’«au moins» vingt-neuf morts et de dizaines de blessés, dans des bombardements aériens israéliens à l’aube, dans le nord et le sud du territoire palestinien. Selon son porte-parole, Mahmoud Bassal, les frappes ont fait «au moins 25 martyrs et des dizaines de blessés» dans le camp de Jabalyia (nord). Quatre autres personnes ont été tuées dans une frappe à l’ouest de Khan Younès (sud), a-t-il ajouté à l’AFP.
A lire aussi