«LAISSEZ PARTIR BIBI, IL A UN GROS TRAVAIL À FAIRE.» Dans une éructation en lettres capitales dont le président américain a le secret, Donald Trump a affirmé samedi sur son réseau Truth Social qu’il ne «tolérera pas» la poursuite du procès pour corruption du Premier ministre israélien, dont il avait déjà réclamé l’annulation.
«Les Etats-Unis d’Amérique dépensent des milliards de dollars par an, bien plus que pour n’importe quelle autre nation, pour protéger et soutenir Israël», écrit le président américain. «Nous n’allons pas tolérer cela», ajoute-t-il en référence aux difficultés judiciaires de Benjamin Nétanyahou.
Celui-ci «est en train de négocier un accord avec le Hamas, ce qui inclura la libération des otages. Comment est-il possible que le Premier ministre d’Israël puisse être contraint de rester dans une salle d’audience toute la journée, pour rien ?» poursuit Trump. Il avait déjà appelé mercredi à l’annulation du procès, qu’il avait qualifié de «chasse aux sorcières». Il avait également préconisé qu’une grâce soit «accordée à un Grand Héros», au lendemain du cessez-le-feu entre Israël et l’Iran.
«CONCLUEZ L’ACCORD À GAZA. RÉCUPÉREZ LES OTAGES !» s’est encore emporté Trump quelques heures plus tard, toujours sur son canal de diffusion favori.
Cigares, bijoux et champagne
Les juges ont-ils entendu cet appel du chef de l’Etat américain ? Ce dimanche en tout cas, un tribunal israélien a en partie accepté la demande de Benjamin Nétanyahou de reporter ses auditions dans son procès pour corruption. «Suite aux explications données, […] nous acceptons partiellement la demande et annulons à ce stade les jours d’auditions de M. Nétanyahou fixés aux 30 juin et 2 juillet», affirme le document du tribunal de Jérusalem, qui avait vendredi rejeté la demande du Premier ministre. L’avocat de celui-ci avait demandé jeudi le report des auditions devant reprendre la semaine prochaine en invoquant les «développements dans la région et le monde», après la guerre avec l’Iran et avec la poursuite du conflit à Gaza. Il a par la suite soumis à la cour une nouvelle demande demandant l’annulation des deux prochaines audiences.
Nétanyahou nie tout acte répréhensible, dans un procès reporté à plusieurs reprises depuis son ouverture en mai 2020. Dans une première affaire, il est accusé, avec son épouse Sara Nétanyahou, d’avoir accepté des produits de luxe d’une valeur de plus de 260 000 dollars, tels que cigares, bijoux et champagne, de la part de milliardaires, en échange de faveurs politiques. Dans deux autres affaires, Nétanyahou est accusé d’avoir tenté de négocier une couverture plus favorable dans deux médias israéliens.
Mise à jour à 14 h 57 avec le report des auditions de Benjamin Nétanyahou.