«Ça vous fait vibrer les os !» Hussein reprend son souffle après le passage d’un avion de combat israélien au-dessus de sa maison. Lui et son voisin sont assis chez lui, à deux kilomètres de la frontière libano-israélienne. De leur terrasse, les deux hommes regardent le temps passer, les enfants chahuter dans la rue et le village voisin de Houla se faire bombarder par l’aviation israélienne. «La routine», comme ils disent depuis qu’il est devenu courant de voir chaque semaine la vallée s’embraser. Ces deux derniers jours toutefois, le danger plane plus fort qu’à l’ordinaire. Derrière eux, la télévision branchée dans le salon annonce plus de 100 frappes israéliennes sur le sud du Liban… La journaliste à l’antenne admet avoir perdu le compte depuis samedi après-midi.
A quelques centaines de mètres de là, des batteries de missiles du Hezbollah tournent à plein régime. Des roquettes de faible portée, sans doute des Katioucha, fendent une à une le ciel et laissent derrière elles une traînée de fumée. Quelques secondes plus tard, d’autres sont interceptées par les missiles du Dôme de fer israélien dans une série de détonations sourdes. Depuis le début du conflit, jamais une journée n’avait été aussi violente à la frontière. «Tu penses que c’est