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Interview

Tueries en Syrie : «Aujourd’hui, la polarisation confessionnelle du conflit est très inquiétante»

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Les violences qui secouent la côte syrienne marquent un tournant pour l’avenir du pays et pour le nouveau gouvernement, dépassé par les exactions de factions radicales, explique le chercheur franco-syrien Aghiad Ghanem.
Un membre des forces de sécurité syriennes à Lattaquié, le 9 mars. (Omar Haj Kadour/AFP)
publié le 9 mars 2025 à 20h26

Pour le Franco-Syrien Aghiad Ghanem, enseignant-chercheur à Sciences-Po Paris spécialiste des Alaouites, dont la famille est originaire de Lattaquié, les violences de ces derniers jours placent la Syrie dans un moment «très critique».

Quelle est votre lecture de l’enchaînement des événements depuis jeudi 6 mars ?

Des cellules de soutien au régime d’Assad ont été activées cette semaine, notamment autour de leaders issus de sections très redoutées de l’ancien régime, comme le 4e régiment de l’armée qui était dirigé par Maher al-Assad, le frère de Bachar. Ces leaders avaient gardé des hommes en armes sur le terrain, qui ont ouvert les hostilités avec les nouvelles forces de sécurité, faisant plusieurs morts parmi celles-ci. A partir de là, une opération a commencé contre ces anciens dignitaires proches du régime d’Assad, qui a évolué en un cycle de violences qu’on peine aujourd’hui à arrêter.

Très meurtrier au sein des factions pro-Assad et des forces de sécurité, il a causé la mort de centaines de civils alaouites dans les régions de Lattaquié, Banias, ou Jablé. Il y avait eu des rumeurs, fin janvier, d’un retour de Maher al-Assad, avec des frictions qui auraient pu dégénérer, mais qui avaient été contenues. Des factions