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Analyse

Turquie : après la mort de son leader, le mouvement de Fethullah Gülen se retrouve face à un avenir incertain

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Coup d'Etat en Turquiedossier
Affaiblie et condamnée à l’exil en Occident depuis la répression qui a suivi le putsch raté de 2016, la mouvance güleniste court le risque de sombrer dans des luttes intestines après la mort lundi 21 octobre de son leader, le prédicateur Fethullah Gülen.
Le prédicateur turc Fethullah Gülen dans sa résidence de Saylorsburg, en Pennsylvanie (Etats-Unis), le 28 décembre 2004. (Selahattin Sevi/Reuters)
par Killian Cogan, correspondant à Istanbul
publié le 21 octobre 2024 à 18h33

Quel avenir pour le mouvement güleniste dans le sillage de la mort de son leader, le prédicateur Fethullah Gülen, ce lundi 21 octobre ? Si cette mouvance a connu son apogée au mitan des années 2000, lorsqu’elle était parvenue, avec le bon vouloir du Parti de la justice et du développement de Recep Tayyip Erdogan, à infiltrer certaines institutions étatiques, son influence n’a cessé de s’affaiblir depuis une dizaine d’années.

Fondée dans les années 70 par le prêcheur Fethullah Gülen, cette confrérie s’appuie sur la pensée du théologien kurde Said Nursi, qui prône un islam compatible avec le progrès technologique et l’Occident. Elle a d’abord gagné de l’influence par le biais d’écoles privées visant à former une élite pieuse, avant de phagocyter certaines institutions étatiques, à l’instar de la police et de l’appareil judiciaire, dans les années 90.

Répression implacable

Mais, bien qu’elle se soit un temps entendue avec le Parti justice et développement pour mater la vieille garde kémaliste, notamment l’armée, via une série de procès judiciaires, la lune de miel a viré à une lutte de pouvoir virulente à partir de 2012. La mouvance güleniste a non seulement tenté d’emprisonne