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Opposition

Turquie : le maire d’Istanbul dénonce des «accusations immorales et sans fondement», de nouveaux rassemblements de soutien massifs

Ekram Imamoglu, arrêté mercredi pour «corruption» et «terrorisme», doit être présenté ce samedi soir à un procureur alors que des dizaines de milliers de ses partisans manifestent dans la rue.
Des manifestants contre l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, à Istanbul, en Turquie, le samedi 22 mars 2025. (Francisco Seco/AP)
publié le 22 mars 2025 à 20h13
(mis à jour le 22 mars 2025 à 20h32)

Les partisans du maire d’Istanbul, arrêté pour «corruption» et «terrorisme», ont déferlé samedi par dizaines de milliers devant l’hôtel de ville pour le quatrième soir consécutif afin de soutenir l’élu d’opposition, qui a dénoncé des accusations «immorales et sans fondement». Des journalistes de l’AFP étaient empêchés d’accéder aux abords du bâtiment par une marée humaine agitant des drapeaux et des pancartes exprimant leur colère : «Les dictateurs sont des lâches !», «L’AKP (le parti au pouvoir, ndlr) ne nous fera pas taire».

Le maire d’opposition d’Istanbul Ekrem Imamoglu est arrivé samedi soir au palais de justice pour y être présenté à un procureur, quatre jours après son arrestation qui suscite une vague de contestation à travers la Turquie. L’édile est arrivé en début de soirée en même temps que 89 co-accusés, à bord de quatorze fourgons, ont constaté des journalistes de l’AFP. Malgré les restrictions d’accès, au moins mille personnes, selon l’AFP, s’étaient pressées aux abords du tribunal stambouliote de Caglayan, protégé par un très important dispositif policier.

Interpellé mercredi à l’aube à son domicile, Ekrem Imamoglu, 53 ans, avait déjà été entendu cinq heures durant plus tôt samedi par la police pour des accusations de «soutien à une organisation terroriste», après l’avoir été la veille pour des soupçons de «corruption».

Après sa convocation à la police, la municipalité de la métropole turque a partagé une déclaration de son maire. «Les accusations immorales et sans fondement qui me sont adressées, allant des rapports fabriqués au calendrier des enquêtes, visent à saper ma réputation et ma crédibilité», a déclaré Ekrem Imamoglu, selon cette déclaration. «Ceux qui sont derrière cette stratégie devront répondre de leurs actes devant les tribunaux. Je porterai plainte contre les personnes et les institutions impliquées», a-t-il prévenu.

«Non seulement cette procédure nuit à la réputation internationale de la Turquie, mais elle brise aussi la confiance dans la justice et dans l’économie», a-t-il ajouté. L’indice vedette de la Bourse d’Istanbul a chuté de plus de 16,5 % cette semaine, une chute inédite depuis 2008 selon des analystes.

Le maire dit «ressentir la force de millions de personnes» qui le soutiennent : «Quoi qu’il arrive, je lutterai pour la justice et la vérité par les moyens légaux jusqu’à la fin de ma vie», a-t-il déclaré.