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Libération
Réintégration

Turquie : le PKK a achevé la première phase du processus de paix

Après avoir annoncé dimanche 26 octobre sa décision de se retirer de Turquie, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) se dit désormais prêt à entamer les étapes juridiques et politiques de paix. Le porte-parole du parti d’Erdogan salue de son côté les «progrès réalisés».

Les combattants du PKK qui se sont retirés de Turquie ont assisté à une cérémonie dans la région de Qandil, dans le nord de l'Irak, le 26 octobre 2025. (Rashid Yahya/AP)
Publié le 27/10/2025 à 11h03

En mai, face à l’annonce de la dissolution du PKK, Recep Tayyip Erdogan saluait déjà «une étape importante vers l’objectif d’une Turquie débarrassée du terrorisme». Ce lundi 27 octobre, au lendemain de l’annonce du retrait des combattants Parti des travailleurs du Kurdistan du sol turc, une nouvelle étape du processus de paix a été franchie.

«La décision du PKK de se retirer de Turquie et l’annonce de nouvelles mesures en faveur du désarmement sont des résultats concrets des progrès réalisés sur la feuille de route pour une Turquie sans terrorisme», a salué le porte-parole de l’AKP, le parti de Recep Tayyip Erdoğan.

«La première étape du processus est terminée», a déclaré de son côté Tuncer Bakirhan, le vice-président du principal parti prokurde DEM, avant d’ajouter se projeter désormais sur une «deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques», comme l’avait dit le PKK la veille. Plus qu’un point d’étape, le représentant du DEM estime que le retrait des combattants vers l’Irak marque «un moment charnière de l’histoire turque» qui «ouvre la voie à une solution et à la paix».

«Agir avec responsabilité»

En parallèle du retrait des forces combattantes et du désarmement, «des dispositions juridiques doivent être prises […]. Il ne doit pas s’agir uniquement de dispositions techniques, mais aussi d’éléments constitutifs de la paix», a souligné Tuncer Bakirhan, exhortant les députés turcs à «agir avec responsabilité». Selon lui, le Parlement turc doit désormais «faciliter et développer ce processus» de paix initié il y a un an par Ankara pour mettre fin à quatre décennies de guérilla.

D’après Recep Tayyip Erdogan, le conflit entre le PKK et les forces de sécurité turques a fait depuis 1984 quelque 50 000 morts dont 2 000 soldats et causé des milliards de dollars de pertes à l’économie turque.

À la suite de discussions indirectes entamées en octobre 2024, le PKK, considéré comme terroriste par Ankara, a annoncé en mai sa dissolution, répondant à un appel en ce sens d’Abdullah Öcalan, son chef historique, emprisonné depuis 1999. Au mois de juillet, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l’Irak, des combattants du PKK avaient brûlé leur fusil en signe de premier pas vers un désarmement total du mouvement politique.