«J’ai dit à notre ministre des Affaires étrangères que nous ne pouvons plus nous permettre de les accueillir dans notre pays», a déclaré Recep Tayyip Erdogan ce jeudi, selon des propos rapportés par plusieurs médias turcs. Cette menace fait suite à la publication d’un communiqué conjoint de dix ambassadeurs, dont celui de la France, lundi, appelant à la libération de l’opposant et mécène Osman Kavala. Et elle intervient en pleine crise économique, monétaire et financière qui frappe des millions de Turcs et fragilise le pouvoir d’Erdogan.
Publié sur les réseaux sociaux comme sur les sites de certaines ambassades, ce communiqué conjoint appelait à une résolution juste et rapide de la détention de cet homme d’affaires et philanthrope détenu sans condamnation depuis quatre ans. «Les retards persistants dans son procès, notamment par la fusion de différentes affaires et la création de nouvelles affaires après un précédent acquittement, jettent une ombre sur le respect de la démocratie, de l’Etat de droit et de la transparence du système judiciaire turc», affirmait ainsi le communiqué.
«Dépasser les limites»
La réaction des autorités turques ne s’est pas fait attendre. Dès le lendemain, l’ensemble des ambassadeurs des pays signataires (Canada, France, Finlande, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Suède et Etats-Unis) ont été convo