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Turquie : vent de colère après une action anti-PKK en Irak

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Une opération militaire turque dans le nord de l’Irak, qui a fait 13 victimes vendredi, vire à la bataille politique entre le clan du président Erdogan et l’opposition, qui fustige un raté ayant tué des innocents.
A Sinjar (Irak), en décembre 2020. (Samya Kullab/AP)
publié le 18 février 2021 à 7h40

La nouvelle a déclenché une tempête politique. Et un bras de fer entre les tenants d’une répression féroce du mouvement kurde PKK et l’opposition qui demande des comptes sur le bilan d’une tragique action militaire : vendredi, 13 prisonniers turcs aux mains de la guérilla kurde du PKK ont été retrouvés morts lors d’une opération militaire menée par Ankara dans les montagnes de Gara, dans le nord de l’Irak.

Gara, à une soixantaine de kilomètres au sud de la Turquie, est une place forte de la rébellion kurde en guerre contre l’Etat turc depuis quarante ans, un conflit qui a fait plus de 45 000 morts. L’opération de la semaine dernière s’inscrit dans l’intensification des actions militaires turques dans le nord de l’Irak depuis trois ans. Objectifs : affaiblir le PKK et constituer une zone tampon à la frontière. Si la situation dans cette région très accidentée est totalement opaque, l’opération de Gara a été surmédiatisée. Une com à double tranchant car, tandis que le président Erdogan criait victoire après «la chute de Gara» et promettait de nouvelles offensives contre la rébellion, l’opposition, elle, dénonçait une opération bâclée ayant coûté la vie à des innocents.

Selon le ministère de la Défense, les treize prisonniers étaient des militaires, policiers et membres des services de renseignements capturés entre 2015 et 2017 par le PKK qui les a