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Libération
Apaisement

Un accord de cessez-le-feu entre les Houthis et les Etats-Unis a été trouvé, selon Oman

Guerre au Proche-Orientdossier
Un ministre jordanien a confirmé les dires de Donald Trump de ce mardi 6 mai qui avait affirmé l’arrêt des frappes contre les rebelles au Yémen. Ces derniers n’ont pas réagi à l’annonce mais ont promis des frappes contre Israël.
Donald Trump, lundi 5 mai à la Maison Blanche, à Washington. (Leah Millis/Reuters)
publié le 6 mai 2025 à 20h29
(mis à jour le 6 mai 2025 à 21h41)

Les rebelles houthis du Yémen et les Etats-Unis ont convenu d’un cessez-le-feu, a déclaré le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi. «A la suite des récentes discussions et contacts menés par le sultanat d’Oman avec les Etats-Unis et les autorités concernées à Sanaa […] les efforts ont abouti à un accord de cessez-le-feu entre les deux parties», a annoncé le ministre omanais, précisant qu’«à l’avenir, aucune des deux parties ne prendra pour cible l’autre, y compris les navires américains, en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb».

Un peu plus tôt dans la journée, c’est Donald Trump lui-même qui a déclaré l’arrêt des frappes contre les rebelles houthis au Yémen, en affirmant que ces insurgés avaient accepté de ne plus bombarder les navires naviguant sur une voie essentielle pour le commerce mondial.

Cette annonce est intervenue quelques heures après des bombardements aériens israéliens qui ont détruit l’aéroport international de la capitale yéménite, Sanaa, et fait trois morts, selon les rebelles. Le président américain a également promis une «très, très grande annonce» avant son voyage au Moyen-Orient la semaine prochaine.

«Les Houthis ont annoncé […] qu’ils ne voulaient plus se battre. Ils ne veulent tout simplement plus se battre. Et nous allons honorer cela. Nous arrêterons les bombardements, et ils ont capitulé», a-t-il déclaré dans le Bureau Ovale au côté du Premier ministre canadien, Mark Carney. «Ils disent qu’ils ne feront plus exploser de navires, et c’était notre objectif», a ajouté Trump en soulignant que l’information provenait d’une «très, très bonne source».

Dans la soirée, sans faire mention de l’accord de cessez-le-feu avec les Etats-Unis annoncé par Oman, les Houthis ont affirmé qu’ils allaient se venger contre Israël. Le chef politique des rebelles, Mahdi al-Mashat, a promis une riposte «foudroyante, douloureuse et au-delà de ce que l’ennemi israélien peut supporter», dans un communiqué indiquant que les frappes «continueraient».

Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, les Houthis ont revendiqué des dizaines d’attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Ils ont aussi attaqué des navires qu’ils estiment liés à Israël au large du Yémen, sur une voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

«Aéroport complètement détruit»

En riposte à un tir de missile des Houthis dimanche sur le principal aéroport international d’Israël, l’Etat hébreu a mené des frappes contre l’aéroport de Sanaa, des stations électriques de la région et une cimenterie à Amrane (nord), a indiqué la chaîne des rebelles Al-Massirah en faisant état de trois morts.

«Trois des sept avions appartenant à la compagnie nationale Yemenia ont été détruits à l’aéroport de Sanaa, et l’aéroport international a été complètement détruit», a indiqué un responsable aéroportuaire.

Depuis 2022, seule la compagnie nationale yéménite Yemenia assure une liaison commerciale limitée à partir de l’aéroport de Sanaa, avec Amman comme principale destination. L’aéroport accueille aussi des vols humanitaires opérés par l’ONU. Les Houthis ont averti que «l’agression [israélienne] ne restera pas sans réponse».

Soutenus par l’Iran, ennemi juré d’Israël, les Houthis sont en guerre contre le pouvoir au Yémen depuis 2014 et contrôlent une large partie de ce pays pauvre de la péninsule arabique situé à plus de 1 800 km du territoire israélien. Les Houthis font partie, avec le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais notamment, de ce que l’Iran présente comme «l’axe de la résistance» face à Israël. Téhéran dément néanmoins fournir une aide militaire aux Houthis.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a accusé l’Iran d’être «directement responsable» des attaques des rebelles houthis contre Israël et averti qu’il en subirait «toutes les conséquences».

Alors que la quasi-totalité des tirs des Houthis ont été interceptés depuis plus d’un an par les défenses aériennes israéliennes, dimanche un missile a frappé directement pour la première fois à l’intérieur du périmètre de l’aéroport Ben Gourion près de Tel-Aviv.

Les rebelles yéménites ont revendiqué «un tir de missile balistique hypersonique sur Ben Gourion», qui a provoqué une brève interruption du trafic aérien et une suspension provisoire de vols internationaux.

Mise à jour à 21 h 40 avec la réaction des rebelles houthis qui ne mentionnent pas l’accord de cessez-le-feu.