Menu
Libération
Guerre au Proche-Orient

Un an après le 7 Octobre, pour les Gazaouis, l’horreur et la peur comme quotidien

Article réservé aux abonnés
Guerre au Proche-Orientdossier
Après une année de guerre, la vie des 2,2 millions habitants de l’enclave palestinienne est de plus en plus insoutenable, rythmée par les bombardements israéliens, les déplacements incessants et la quête perpétuelle de produits de première nécessité comme l’eau et la nourriture.
Des enfants palestiniens sur le toit de leur maison détruite par les bombardements israéliens, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 septembre. (Jehad Al Shrafi/Libération)
publié le 8 octobre 2024 à 14h30

Gaza, 23 septembre 2024. Les pluies torrentielles ont inondé les milliers de tentes des déplacés, emportant avec elles la poussière grise des décombres des frappes israéliennes. Des enfants en profitent pour sauter à pieds joints dans les flaques de boue. Les plus grands retroussent leur pantalon pour creuser des tranchées d’évacuation, tandis que d’autres utilisent des sacs de farine ou des vêtements usagés pour reconstruire leur abri. Après un an de guerre, plus personne n’a encore le luxe de s’offrir une tente neuve. Ces habitations de fortune ont atteint un prix exorbitant depuis que les autorités israéliennes ont imposé de sévères restrictions sur l’entrée d’aide humanitaire dans le territoire : plus de 1 000 euros pour les plus sophistiquées. Elles sont pourtant le dernier refuge pour 1,7 million de Gazaouis, contraints pour l’immense majorité de quitter leur logement à de nombreuses reprises. En un an, l’ONU estime que plus de 90 % de la population de l’enclave palestinienne a été déplacée.

Ne reste alors que la débrouille. Du bois, une toile et quelques couvertures qui permettent aux Gazaouis d’ériger ce qui leur servira de toit… Jusqu’au prochain ordre d’évacuation. Plus d’une vingtaine a été lancée pour le seul mois d’août. L’armée israélienne prévient généralement les habitant