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Le point du jour

Un convoi du Programme alimentaire mondial pillé à Gaza, nouvelle journée de pourparlers au Caire pour un cessez-le-feu, trois morts dans une frappe au Liban… Ce qu’il faut retenir du conflit Hamas-Israël ce mercredi 6 mars

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mercredi.
Des enfants palestiniens attendent de recevoir de la nourriture à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, mardi. (Mohammed Salem/REUTERS)
publié le 6 mars 2024 à 9h09

Quatrième jour de pourparlers pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza. Au Caire, des discussions «difficiles» commencées dimanche doivent se sont poursuivies ce mercredi entre des représentants de l’Egypte, du Qatar, des Etats-Unis et du Hamas, mais sans Israélien, a rapporté la chaîne AlQahera News, proche du renseignement égyptien, citant un haut responsable. Mardi, Joe Biden a estimé que la situation deviendrait «très dangereuse» en Israël, en particulier à Jérusalem, en cas de poursuite des hostilités pendant le ramadan.

Le plan discuté prévoit une trêve de six semaines qui permettrait la libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé. Mardi, un dirigeant du Hamas, Mahmoud Mardawi, a réitéré à l’AFP les exigences du Hamas avant tout accord sur les otages : un cessez-le-feu définitif, un retrait des troupes israéliennes de Gaza, la reconstruction du territoire et le retour des déplacés de guerre. Israël rejette ces conditions, assure que l’offensive se poursuivra jusqu’à la «victoire totale», et, selon des médias, demande aussi une liste précise des otages retenus à Gaza.

Un convoi de nourriture du Programme alimentaire mondial pillé à l’intérieur de la bande de Gaza. Un convoi de nourriture du Programme alimentaire mondial (PAM) a été bloqué ce mardi par l’armée israélienne à l’intérieur de la bande de Gaza, avant d’être pillé par «une foule désespérée», a indiqué l’agence onusienne. Selon le PAM, 14 camions transportant environ 200 tonnes de nourriture faisaient route vers le nord du territoire, pour la première fois depuis que l’agence y a suspendu ses livraisons le 20 février, lorsque le convoi a été arrêté à un checkpoint de l’armée israélienne. Après trois heures d’attente à ce checkpoint de Wadi Gaza, dans le centre du territoire, le convoi a été contraint de rebrousser chemin, a indiqué l’agence dans un communiqué. Les camions ont ensuite été pillés par «une foule désespérée qui s’est emparée du chargement», a-t-elle ajouté, sans préciser l’endroit exact de cet incident.

Cinq mois de combats entre l’armée israélienne et le Hamas ont plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire, en particulier le nord, difficilement accessible, où la faim atteint des «niveaux catastrophiques», selon le PAM. Un parachutage effectué mardi, en collaboration avec l’armée de l’air jordanienne, a permis de larguer six tonnes de nourriture, soit une quantité suffisante pour 20 000 personnes, a indiqué l’agence.

Trois morts dans une frappe israélienne au Liban. Un combattant du Hezbollah, sa femme et leur fils ont été tués mardi par une frappe israélienne visant une maison à Houla, une localité du sud du Liban frontalière avec Israël, à laquelle le Hezbollah a dit avoir répondu en visant des objectifs civils dans le nord du pays. «Les trois civils, Hassan Hussein, sa femme, Rouwaïda Moustafa et leur fils de 25 ans, Ali Hussein, ont été tués dans le raid ennemi qui a visé une maison de trois étages à Houla», avait indiqué l’Agence nationale d’information. Dans la soirée, l’homme désigné dans un premier communiqué comme victime civile a ensuite été présenté par le Hezbollah libanais comme étant l’un de ses combattants «mort en martyr».

Depuis le début de la guerre le 7 octobre à Gaza entre Israël et le Hamas, le Hezbollah cible quasi quotidiennement des positions militaires israéliennes à la frontière, en soutien à son allié palestinien. Peu après le raid mardi, le Hezbollah a dit avoir lancé dans la soirée «des dizaines de roquettes» sur le kibboutz de Kfar Blum, situé à six kilomètres du point frontalier le plus proche et «visé un bâtiment» de la ville de Kyriat Shmona.

La construction de près de 3 500 logements franchit une nouvelle étape dans une colonie en Cisjordanie occupée. «Nous avions promis, nous tenons notre promesse. Ensemble, nous allons continuer à faire progresser les colonies», a annoncé ce mercredi le gouvernement israélien. L’ONG anti-colonisation «La Paix Maintenant» a confirmé sur X que la construction de 3 426 logements avait en effet été approuvée par une instance officielle dans les colonies de Maale Adoumim et de Kedar, situées à l’est de Jérusalem, ainsi qu’à Efrat, au sud de la ville. La construction effective de ces logements nécessitera toutefois d’autres étapes administratives.

Cette décision a un caractère politique, deux semaines après l’appel du ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich à approuver «immédiatement» des plans pour bâtir des «milliers» de logements à Maale Adoumim à la suite d’une attaque commise à proximité le 22 février dans laquelle une personne a été tuée par des Palestiniens. La vaste colonie compte déjà près de 40 000 habitants et plus de 490 000 personnes vivent actuellement dans des colonies en Cisjordanie, jugées illégales au regard du droit international. Dans le contexte, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a réaffirmé fin février que «les nouvelles colonies sont contre-productives pour parvenir à une paix durable».

Première attaque mortelle houthi sur un navire américain. Un missile tiré depuis le Yémen a touché un navire de commerce dans le golfe d’Aden ce mercredi. L’équipage «a fait état d’au moins deux morts et de six blessés dans ses rangs et a abandonné le navire», a affirmé un responsable américain. Le missile a causé des «dégâts importants» sur le navire, le True Confidence, battant pavillon de la Barbade et appartenant à une compagnie américaine. Selon l’agence Reuters, ce sont les premiers décès signalés depuis que le groupe yéménite a entamé une campagne de frappes contre les navires empruntant l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde.

Les dirigeants des pays d’Asie du sud-est (Asean) et d’Australie appellent à un cessez-le-feu «immédiat et durable» à Gaza. «Nous demandons instamment un cessez-le-feu humanitaire immédiat et durable», ont déclaré dans un communiqué commun les dirigeants d’une dizaine de pays - dont l’Indonésie et la Malaisie, tous deux à majorité musulmane - réunis depuis lundi à Melbourne, après des jours de tensions diplomatiques autour de ce texte. La situation dans la bande de Gaza a fait l’objet de vifs échanges lors du sommet de trois jours entre les dirigeants des dix pays membres de l’Association des pays d’Asie du sud-est (Asean) et leurs homologues australiens. «Nous condamnons les attaques contre les civils et les infrastructures civiles qui entraînent une nouvelle détérioration de la crise humanitaire à Gaza, avec notamment un accès restreint à la nourriture, à l’eau et à d’autres besoins fondamentaux», ont déclaré l’Asean et l’Australie.