Il s’agit du plus important convoi depuis la reprise limitée de l’acheminement humanitaire, le 21 octobre. Mais cela semble clairement très insuffisant pour apaiser la crise en cours à Gaza. Dans la journée du dimanche 29 octobre, 33 camions d’aide humanitaire sont entrés dans l’enclave palestinienne à travers le point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne, a annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Avec ce nouveau convoi, le nombre de camions qui sont entrés dans la bande de Gaza s’élève désormais à 117. La majorité d’entre eux – environ 70 – transportaient du matériel médical, 60 contenaient de la nourriture et des produits nutritionnels, et 13 de l’eau ainsi que des équipements sanitaires, a précisé le bureau onusien.
«Un volume d’aide beaucoup plus important est nécessaire»
Une augmentation «bienvenue», mais encore beaucoup trop insuffisante. «Un volume d’aide beaucoup plus important est nécessaire sur une base régulière afin d’éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire désastreuse, y compris des troubles civils», a déploré l’Ocha dans son rapport quotidien sur la guerre entre le Hamas et Israël. «L’entrée de toute urgence de carburant pour faire fonctionner les équipements médicaux et les installations d’eau et d’assainissement est particulièrement nécessaire», a ajouté le bureau.
Analyse
Le territoire palestinien, bombardé par l’armée israélienne, est soumis depuis le 9 octobre à un «siège complet» qui prive sa population d’eau, de nourriture et d’électricité. Face à la situation, les appels se sont multipliés ces derniers jours pour laisser passer l’aide internationale à destination des civils palestiniens.
La Maison Blanche a fait état d’un appel du président Joe Biden à Benyamin Nétanyahou dans lequel il «a souligné la nécessité d’augmenter immédiatement et considérablement le flux d’aide humanitaire». Il a fait de même dans un appel au président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.
«Empêcher l’acheminement de l’aide peut constituer un crime», a déclaré de son côté le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, après s’être rendu au poste-frontière de Rafah, où s’entassent les camions humanitaires.
Selon un haut responsable du gouvernement américain, qui a requis l’anonymat dimanche, «Israël s’est engagé à ajuster le processus de contrôle pour pouvoir traiter 100 camions par jour». Pour l’heure, toutes les livraisons de carburant demeurent en revanche bloquées, Israël affirmant que le Hamas en profiterait pour fabriquer des armes et des explosifs.