La poussière retombe à peine dans le sud de Beyrouth. Le quartier de Jnah est toujours recouvert d’un voile opaque, nourri de la fumée qui émane des immeubles bombardés la veille par l’armée israélienne. Sur la grande rue de l’Imam Sader, un engin de chantier dégage les gravats d’une bâtisse à demi effondrée. En face, Malek pose une bâche sur les fenêtres de son appartement dont la façade est entièrement calcinée. «L’incendie nous a tout pris… mais si Dieu le veut, il n’y en aura pas d’autres.» Le trentenaire, même s’il a tout perdu, arbore un grand sourire. «C’est parce que la guerre est finie, c’est un jour pour l’histoire ! Le temps est venu de reconstruire maintenant.» Il dégage d’un coup de semelle les morceaux de murs qui bloquent l’ouverture de sa porte d’entrée. Il a l’air de ne pas savoir par où commencer devant le chantier qui s’impose à lui.
Le contraste est saisissant avec le chaos de la veille. La nuit du mardi 26 au mercredi 27 novembre a été la plus violente pour le Liban depuis le début de la guerre : des