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Point du jour

Plus de 55 000 morts palestiniens à Gaza, vote pour la dissolution du Parlement en Israël, un bureau de Médecins du monde pris pour cible… L’actu du conflit au Proche-Orient ce mercredi 11 juin

L’essentiel des informations du jour sur la guerre entre le Hamas et Israël.
Des personnes portent les corps de Palestiniens tués lors de frappes israéliennes, à l'hôpital baptiste arabe Al-Ahli, dans la ville de Gaza, le 20 mai 2025. (Dawoud Abu Alkas/REUTERS)
publié le 11 juin 2025 à 12h14
(mis à jour le 11 juin 2025 à 15h50)

Le bilan humain palestinien dépasse les 55 000 morts

Selon l’agence Associated Press, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé ce mercredi que 55 104 palestiniens sont morts dans la guerre entre Israël et le Hamas et que 127 394 autres ont été blessés. De nombreuses autres personnes seraient enterrées sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux médecins locaux. Dans son décompte, le ministère ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants, mais a déclaré que les femmes et les enfants représentaient plus de la moitié des morts. De son côté, Israël affirme ne viser que les membres du Hamas et impute les morts civils à l’organisation islamiste, accusant les membre du groupe de se cacher parmi les civils, dans des zones peuplées.

Plus de 30 nouveaux morts à Gaza aux abords d’un centre de distribution alimentaire

La Défense civile de Gaza a annoncé que 31 personnes sont mortes et environ 200 ont été blessées ce mercredi 11 juin en allant chercher de l’aide humanitaire dans le centre du territoire palestinien – ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre. «Nous avons transporté au moins 31 martyrs et environ 200 blessés à la suite de tirs de chars et de drones israéliens sur des milliers de citoyens […] qui allaient chercher de la nourriture au centre d’aide américain», a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Huit morts dans une attaque contre un bâtiment abritant un bureau de Médecins du monde

L’organisation humanitaire Médecins du monde a fait état ce mercredi d’une attaque de drones la veille contre un bâtiment abritant un de ses bureaux à Gaza, dans laquelle au moins huit personnes ont été tuées. Aucune n’était membre de l’ONG. «Cette attaque constitue une grave violation du droit international humanitaire, qui protège à la fois la population civile et les organisations humanitaires opérant dans les zones de conflit», dénonce Médecins du monde. Le bureau était connu des autorités militaires israéliennes. L’ONG assure avoir déjà «informé l’armée israélienne de la présence de son bureau dans ce bâtiment, qui est officiellement déclaré “déconflicté”, c’est-à-dire protégé des attaques militaires israéliennes en vertu d’accords de coordination humanitaire». Mais les équipes n’ont «reçu aucun avertissement» d’évacuation avant les bombardements.

En Israël, le Parlement doit voter ce mercredi sur un projet de dissolution soumis par l’opposition

Les dirigeants des partis de l’opposition israélienne ont décidé de soumettre ce mercredi à la Knesset un projet de loi de dissolution du Parlement, qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles élections anticipées. «Cette décision a été prise à l’unanimité et engage tous les partis» d’opposition, ont écrit leurs chefs dans un communiqué commun. Les partis juifs ultra-orthodoxes, pourtant soutiens clés de la coalition au pouvoir de Benyamin Nétanyahou, menacent de soutenir la dissolution. Ils s’opposent à la loi de conscription visant à incorporer plus de religieux dans les rangs de l’armée – alors que les ultra-orthodoxes ont bénéficié d’une exemption de service militaire depuis des décennies. Si ces partis confirment leur soutien à la dissolution, l’opposition aura suffisamment de voix pour approuver le projet. Mais même s’il était accepté lors de la lecture préliminaire en session plénière de ce mercredi, trois autres votes seront encore nécessaires avant une dissolution.

Baptiste André, médecin à bord du «Madleen», dénonce «des actes de maltraitance»

Des «actes de maltraitance» contre les passagers du voilier humanitaire Madleen, intercepté par Israël alors qu’il tentait de gagner la bande de Gaza pour «briser le blocus israélien». C’est ce qu’a dénoncé le soignant français Baptiste André à son retour dans l’Hexagone, mardi 10 juin. S’il n’accuse pas les soldats israéliens de violences, le médecin pointe tout de même des mauvais traitements. «Il y a eu des actes de maltraitance», a déclaré Baptiste André à France Inter. «Je n’ai pas les qualifications juridiques pour préciser ce qui s’est passé, mais il y a eu des actes de maltraitance» sur les militants à leur arrivée au port israélien d’Ashdod, a-t-il assuré, tout en précisant qu’il n’y a pas eu «d’actes de violence physique». Le soignant cite ainsi des «privations de sommeil», «des moqueries» et des «difficultés d’accès à l’eau, à la nourriture» et aux sanitaires.

Les passagers du «Madleen» détenus en Israël sont sous statut d’immigré illégal

Les quatre militants propalestiniens français du Madleen encore détenus en Israël, dont l’eurodéputée Rima Hassan, ont désormais le statut «d’immigrés illégaux». «Le but est de les mettre dans un avion vers la France le plus rapidement possible», a déclaré ce mercredi l’ambassadeur israélien à Paris. «Ils vont rencontrer un juge qui décidera s’ils peuvent être rapatriés vers la France immédiatement ou s’ils ont le droit de rester en Israël», a assuré Joshua Zarka, auditionné devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat. «Ils sont rentrés illégalement en Israël» a-t-il insisté avant de préciser qu’ils sont désormais «maintenus dans un centre de détention qui n’est pas une prison». Jean-Luc Mélenchon, cofondateur de La France insoumise dont est membre Rima Hassan, a demandé mercredi la convocation de Joshua Zarka par le Quai d’Orsay pour obtenir des éclaircissements sur la situation.

Mise à jour à 12 h 54 avec le vote du Parlement israélien et à 15 h50 avec le bâtiment de Médecins du monde touché et le bilan des 55 000 morts Palestiens dépassé.