Une délégation d’ecclésiastiques est entrée ce vendredi 18 juillet dans la bande de Gaza pour exprimer sa solidarité avec la communauté chrétienne de l’enclave, endeuillée la veille par une attaque israélienne contre l’église de la Sainte-Famille dont le bilan s’élève à, au moins, trois morts et une dizaine de blessés. Elle comprend notamment le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, et le patriarche orthodoxe de Jérusalem, Théophile III. Sur place, les deux hommes doivent rencontrer des «membres de la communauté chrétienne locale», selon un communiqué. Ils se rendront aussi au chevet des blessés, parmi lesquels le père Gabriel Romanelli, un proche du défunt pape François, légèrement touché à la jambe.
Située dans les quartiers est de la ville de Gaza, l’église de la Sainte-Famille est le seul site catholique de l’enclave palestinienne, où vivent environ un millier de chrétiens, pour la plupart orthodoxes. Sa destruction, jeudi, a provoqué une vive émotion dans le monde chrétien. Sans faire explicitement référence à Israël, le pape Léon XIV s’est dit «profondément attristé», et il a renouvelé son appel «à un cessez-le-feu immédiat» pour mettre fin à l’offensive israélienne qui a causé la mort de plus de 58 000 Palestiniens depuis octobre 2023, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par les organisations internationales. Face à la polémique, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a évoqué une «tragédie» qu’il «regrette profondément». Mais les frappes israéliennes contre des lieux de culte, notamment des mosquées et autres sites civils, sont récurrentes depuis le début de la guerre.
Le Patriarcat latin affirme avoir obtenu, en parallèle de la visite de la délégation, une entrée d’aide «essentielle» qui doit bénéficier «au plus grand nombre de familles possible», au sein de la communauté chrétienne et au-delà. «Cette aide comprend des centaines de tonnes de vivres, des trousses de premiers secours et du matériel médical d’urgence», affirme-t-il, alors que la bande de Gaza est menacée par la famine et traverse une crise humanitaire apocalyptique. Les personnes blessées lors de l’attaque, dont certains se trouvent dans un état grave, doivent par ailleurs être évacuées de l’enclave palestinienne pour y être soignées. «La communauté chrétienne et l’ensemble de la population de Gaza ne seront ni oubliés ni abandonnés», promet le Patriarcat latin dans son communiqué.