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Répression

«Une moyenne de plus de neuf pendaisons par jour» : l’Iran a exécuté au moins 1 000 condamnés à mort depuis le début de l’année, selon une ONG

Selon un rapport publié ce mardi par l’ONG Iran Human Rights (IHR), plus de la moitié de ces exécutions concernent des infractions liées à la drogue, et 43 % pour meurtre.

A Paris, le 8 février 2025, à l'occasion du 46e anniversaire du soulèvement contre le Shah d'Iran. (Thibaud Moritz/AFP)
Publié le 23/09/2025 à 13h14

Une «campagne de massacres» dans les prisons iraniennes. Au moins 1 000 personnes condamnées à mort ont été exécutées en Iran depuis le début de l’année 2025, selon un décompte publié ce mardi par l’ONG Iran Human Rights (IHR). Ce chiffre est le plus élevé depuis que cette ONG basée en Norvège a commencé à recenser les exécutions en 2008. A trois mois de la fin de l’année, il dépasse ainsi le plafond des 975 exécutions enregistrées en 2024.

Au moins 64 exécutions ont notamment eu lieu la semaine dernière, «soit une moyenne de neuf pendaisons par jour». L’organisation précise en outre que ces chiffres sont probablement sous-estimés en raison de la faible transparence des autorités iraniennes sur le sujet.

«Les exécutions arbitraires et généralisées de prisonniers, sans respect des garanties d’une procédure régulière ni d’un procès équitable, constituent des crimes contre l’humanité», a ainsi déploré le directeur de l’IHR, l’irano-norvégien Mahmood Amiry-Moghaddam, dans un communiqué. Rappelant ses précédentes mises en garde concernant «le recours fréquent et généralisé à la peine de mort comme outil de répression politique», l’ONG appelle alors «une fois de plus la communauté internationale à prendre les mesures appropriées pour empêcher la poursuite des massacres de la population carcérale».

«Crimes contre l’humanité»

D’autres organisations de défense des droits humains accusent régulièrement la République islamique de mener des exécutions à un niveau jamais atteint ces dernières années, dans un contexte marqué par des mouvements de protestation contre le pouvoir de l’ayatollah Ali Khamenei en 2022-2023 et la guerre de 12 jours contre Israël en juin. Le pays a précédemment connu des vagues d’exécutions dans les années 1980 et 1990, au lendemain de la révolution islamique de 1979 et pendant la guerre Iran-Irak.

Selon les données d’Iran Human Rights, la moitié des exécutions pour la période janvier-septembre 2025 relèvent d’infractions liées au trafic de stupéfiants, 43 % à des condamnations pour meurtres, 3 % pour des chefs d’accusation liés à la sécurité (rébellion armée, «corruption sur terre», «inimitié contre Dieu»), 3 % pour des viols et 1 % pour des accusations d’espionnage pour le compte d’Israël, ennemi de la République islamique.

L’Iran se classe au deuxième rang mondial du nombre d’exécutions, après la Chine, selon des groupes de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International.