Usines de dessalement, réseaux de puits souterrains et canalisations venant d’Israël : aucune des trois sources d’eau dont dépend Gaza n’a été épargnée par deux années de guerre. Selon des chiffres publiés le 10 octobre par l’Unicef, «81 % des installations d’approvisionnement en eau sont hors d’atteinte» et les Palestiniens ont accès à moins de 3 litres d’eau par jour, soit bien en dessous du seuil raisonnable que l’OMS fixe à 20 litres.
En détruisant les infrastructures – des soldats de Tsahal ont posé devant une station d’épuration de Gaza en flammes après l’annonce du cessez-le-feu –, les frappes et les bulldozers blindés de l’armée israélienne n’ont fait qu’aggraver une crise de l’eau endémique et ancienne à Gaza. L’Unicef alertait déjà en 2017 que 96 % de l’eau souterraine de l’aquifère côtier de Gaza était impropre à la consommation humaine. Mais, dénonce Niku Jafarnia, chercheuse auprès de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation Human Rights Watch, pendant ces deux années de conflit, «non seulement les autorités ont coupé l’approvisionnement en eau et en carburant, mais elles ont également délibérément détruit les infrastructures d’assainissement. Israël a aussi empêché l’entrée à Gaza de matériaux de réparation et d’autres fournitures indispensables liées à l’eau».
«Au moins 50 millions de dollars»
Les rares convois humanitaires autorisés à entrer dans l’enclave depuis une semaine transportent de l’eau embouteillée et du matériel de secours, mais pas de quoi