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Libération
Malentendu

Valence : victime d’un éclairage défectueux, «Chamas Tacos» devenu «Hamas Tacos» menacé de fermeture par la police municipale

Depuis ce jeudi 19 octobre, l’enseigne de fast-food valentinoise fait parler d’elle sur les réseaux sociaux. En pleine guerre Hamas-Israël, elle affichait «Hamas Tacos» la nuit venue, de quoi faire intervenir la police municipale.
Chamas Tacos, à Valence. (Capture d'écran Google Maps)
publié le 19 octobre 2023 à 18h47

La guerre Hamas-Israël a des conséquences jusque dans la Drôme. Une vidéo, publiée ce jeudi 19 octobre sur TikTok, comptabilise déjà plus d’un million de vues. Filmée mercredi soir, on y voit des policiers municipaux s’adresser au gérant du «Chamas Tacos», un restaurant de fast-food à Valence (Drôme), et le menacer d’une fermeture administrative. En cause : l’enseigne lumineuse du restaurant, défectueuse. Elle n’affichait plus la lettre «C», laissant les mots «Hamas Tacos» apparaître une fois la nuit tombée.

Une situation qui ne passe visiblement pas : le commerce s’est vu sommer d’éteindre l’enseigne, et sur-le-champ. «Vous la laissez ce soir, vous prenez une fermeture administrative», insistent les policiers filmés par une habituée du fast-food valentinois. Devant l’incrédulité des témoins, les forces de police l’assurent : c’est même «remonté au niveau du maire».

Interrogée par nos confrères de France Bleu, la mairie assume sa position. Selon elle, de nombreuses personnes se sont émues, depuis l’attaque du mouvement islamiste sur Israël le 7 octobre, d’apercevoir le mot «Hamas» en passant devant le restaurant. La direction de la police municipale a donc décidé d’intervenir et d’exiger l’extinction de l’enseigne.

Mais pour Mohamed, le gérant du restaurant, l’histoire va trop loin. D’autant plus que «cela fait des mois que la lettre ne marche plus», rappelle-t-il aux journalistes du Dauphiné libéré. «Presque six mois», à en croire la vidéo. Mais par-dessus tout, Mohamed l’assure, il ne s’agit pas d’une «provocation». «On ne fait pas de politique ici, on fait du commerce», se défend le gérant auprès du journal local. En attendant, l’enseigne restera bel et bien éteinte. Jusqu’à sa réparation.