Il devrait donc y avoir deux cérémonies. L’Élysée a affirmé ce lundi 5 février envisager un «temps mémoriel» à l’avenir pour les «victimes françaises des bombardements à Gaza», après l’hommage national qui sera présidé mercredi par Emmanuel Macron pour les victimes françaises de l’attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël.
La cérémonie de mercredi aux Invalides «vise à rendre hommage aux victimes d’un attentat terroriste majeur commis par le Hamas», a expliqué la présidence française à des journalistes. Il s’agit de «42 concitoyens décédés» dans l’attaque du mouvement islamiste palestinien, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils. L’évènement rendra également hommage à trois Français «toujours disparus et présumés otages».
Analyse
«Néanmoins, il est évident que nous devons la même émotion et la même dignité aux victimes françaises des bombardements à Gaza, et cet hommage leur sera rendu dans un autre temps», a ajouté l’Élysée en réponse à un journaliste. Les modalités de ce «temps mémoriel» seront fixées ultérieurement, précise la présidence.
Une mesure, une fois n’est pas coutume, saluée par la France insoumise. «C’est une décision que nous saluons et une demande que j’avais adressée au président de la République début novembre 2023. Nous nous associerons pleinement à cet hommage. Nous devons rendre hommage à toutes les victimes des crimes de guerre au Proche-Orient et œuvrer pour la paix», explique la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot.
«Légitime»
Depuis plusieurs jours, les élus de la France Insoumise poussent pour cela. Le coordinateur du mouvement Manuel Bompard a estimé lundi sur Sud Radio qu’il serait «légitime» d’organiser aussi «un moment d’hommage pour des Franco-Palestiniens qui sont aussi morts dans le cadre de ce conflit» déclenché par l’attaque du Hamas, lorsque Israël a entamé une intense opération de bombardements contre Gaza. «Le président de la République se grandirait à organiser les deux, un autre hommage ou le même, peu importe», a-t-il ajouté.
Les députés LFI souhaitent se rendre en tous les cas à l’hommage de mercredi aux Invalides, alors que certaines familles de victimes refusent la venue du mouvement de gauche radicale. Plusieurs familles du collectif No Silence ont demandé, dans un courrier adressé mardi dernier au chef de l’Etat, que la présence du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon soit «interdite». «Entre indécence, absence de respect, relativisme et négationnisme, La France insoumise et ses porte-parole se sont illustrés par des propos gravissimes depuis le pogrom du 7 octobre», accusent-elles dans leur lettre. Le collectif de familles l’accuse aussi de «porter une très lourde responsabilité dans l’explosion de la judéophobie» dans le pays.
«A chacun d’apprécier l’opportunité ou pas de sa présence»
Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, a défendu son mouvement dimanche, estimant que certains passages de leur courrier «paraissent attribuer à La France insoumise des positions qu’elle n’a jamais défendues».
L’Élysée a pour sa part estimé qu’il s’agissait d’une «cérémonie républicaine» à laquelle, selon le protocole en vigueur depuis un décret de 1989, les parlementaires sont invités. «A chacun d’apprécier l’opportunité ou pas de sa présence puisque les familles se sont exprimées et ont exprimé une forte émotion», a estimé un conseiller.