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Victimes françaises, antisémitisme et condamnation du terrorisme : ce qu’il faut retenir de l’allocution d’Emmanuel Macron sur la guerre Hamas-Israël

Six jours après l’attaque du Hamas sur Israël, le président de la République s’est exprimé pour la première fois publiquement sur le conflit ce jeudi 12 octobre au soir et a annoncé qu’il y avait un 13e mort français.

Emmanuel Macron, le 12 octobre à l'Elysée. (Ludovic Marin/AFP)
Publié le 12/10/2023 à 20h40

Il n’avait pas encore pris la parole officiellement depuis le début de l’attaque du Hamas contre Israël, cinq jours plus tôt. Ce jeudi 12 octobre à 20 heures, Emmanuel Macron a débuté son allocution en revenant sur la «pire attaque terroriste» qu’ait connue Israël. Il a évoqué la «barbarie» du Hamas et rappelé : «Nous savons dans notre chair que rien ne peut justifier le terrorisme, il ne peut jamais y avoir de “oui mais”.»

Plus tôt dans la journée, le président de la République avait convié à l’Elysée les dirigeants des onze formations représentées au Parlement, ainsi que les présidents du Sénat, de l’Assemblée nationale et du Conseil économique social et environnemental (Cese) pour évoquer la situation «à la suite des actes terroristes commis en Israël».

Le soutien à Israël

Emmanuel Macron a apporté le plein soutien de la France à Israël aux côtés de l’Europe, mais aussi des Etats-Unis. «Nous savons que la seule réponse aux terroristes est toujours une réponse forte et juste. Forte parce que juste», a-t-il martelé.

Les victimes françaises

Le chef de l’Etat a annoncé la mort d’un treizième Français en Israël. Plus tôt, il avait également fait état de la présence de quatre enfants parmi les 17 ressortissants français toujours portés disparus. La veille, la Première ministre, Elisabeth Borne, avait évoqué «plusieurs enfants probablement enlevés».

Les rapatriements

Aux près de 2 000 Français vivant en Israël, Emmanuel Macron a assuré «renforcer les moyens pour les aider» et «tout mettre en œuvre pour […] faire revenir sains et saufs dans leur foyer» les ressortissants français qui souhaiteraient quitter Israël. Il a ainsi confirmé que d’autres vols spéciaux seraient affrétés vendredi et samedi «pour permettre aux Français qui n’ont pu trouver de places disponibles dans les vols commerciaux encore ouverts à Tel-Aviv de regagner le territoire national», avait précisé dans la journée le Quai d’Orsay.

Le premier «vol spécial» parti de Tel-Aviv devait atterrir ce jeudi soir vers 20 h 30 à l’aéroport de Roissy, en région parisienne. Dans le même temps, le gouvernement planche sur «différentes options jusqu’à la reprise des vols réguliers». Des discussions avec Air France sont notamment en cours, selon Elisabeth Borne. C’est le ministère de l’Europe et des affaires étrangères qui affrète et finance ces vols.

L’antisémitisme en France

«La République sera impitoyable avec tous les porteurs de haine», a tonné le Président, qui a par ailleurs appelé les Français à rester «unis» à l’heure de cette guerre. «Les procureurs ont reçu l’instruction de poursuivre les auteurs d’actes antisémites ainsi que les expressions de haine sur les réseaux sociaux», a-t-il fait savoir.

Pour rappel, le ministère de l’Intérieur, qui a recensé ce jeudi midi une hausse des actes de haine, a évoqué «101 faits antisémites» en France depuis samedi, ayant donné lieu à 41 interpellations. En outre, Pharos, la plateforme de signalement de la haine en ligne, avait reçu «plus de 2 000 signalements» en six jours.

Interrogé sur «un risque d’importation du conflit israélo-palestinien» en France, Gérald Darmanin a toutefois assuré qu’il n’y avait actuellement «pas de menace terroriste islamiste» qui toucherait particulièrement la communauté juive.

La situation politique dans l’Hexagone

Emmanuel Macron a également tancé sans la nommer la France insoumise, dont plusieurs membres ont refusé de qualifier le Hamas d’organisation terroriste depuis le début de leur offensive contre Israël samedi. Il a ainsi affirmé que «ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme» commettent une «faute morale, politique et stratégique». «Rien ne peut justifier le terrorisme, il ne peut jamais y avoir de “oui mais”.»

La France insoumise est mise à l’index depuis le début de la guerre, y compris par ses alliés de gauche, pour une position jugée ambiguë au sujet du Hamas. Le parti a par ailleurs condamné des «crimes de guerre» perpétrés selon elle à la fois par le mouvement islamiste et l’armée israélienne.

Le chef de l’Etat a lui-même fait l’objet de critiques venues d’une partie de la gauche. Celle-ci a reproché au chef de l’Etat un soutien trop inconditionnel au gouvernement israélien malgré une riposte militaire d’ores et déjà très dure.