Un pays sous le choc et un Premier ministre «consterné». Israël a réagi avec force ce week-end après la diffusion de trois nouvelles vidéos d’otages israéliens par les mains du Hamas.
«Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l’organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivent et se poursuivront continuellement et sans relâche», selon un communiqué diffusé par ses services dans la nuit de samedi à dimanche.
Deux captifs amaigris et affaiblis
Depuis jeudi, le Hamas et son allié du Jihad islamique ont publié trois vidéos montrant deux otages israéliens, décharnés, suscitant un vif émoi en Israël et ravivant le débat sur la nécessité d’arriver au plus vite à un accord pour les libérer.
Sur les images diffusées par les deux groupes islamistes, les deux captifs sont apparus très affaiblis et très amaigris, dans une mise en scène visant à faire le parallèle avec la situation humanitaire actuelle à Gaza, menacée de «famine généralisée» selon l’ONU.
D’après le communiqué, Benyamin Nétanyahou «a eu une longue conversation ce soir avec les familles des otages, Rom Breslevski et Avyatar David», tous deux exhibés dans ces dernières vidéos. «La cruauté du Hamas n’a pas de limite», a-t-il poursuivi, accusant les militants du Hamas d’«affamer délibérément nos otages et de les filmer de manière cynique et odieuse».
La famine à Gaza, «une campagne de propagande mensongère»
Le bureau du Premier ministre a également accusé le mouvement islamiste d’opérer de la même manière envers les habitants de la bande de Gaza, «les empêchant de recevoir l’aide, et font écho à une campagne de propagande mensongère contre Israël». Une continuité des démentis affichés par Jérusalem contre les protestations mondiales, de l’Union européenne aux Etats-Unis, contre les signes de famine observés dans l’enclave palestinienne.
Dimanche matin, les titres de presse restaient largement consacrés au sujet : «Affamés, décharnés et désespérés» (Yedioth Ahronoth), «L’enfer à Gaza» (Ma’ariv), «Cruauté sans limite» (Israel Hayom), «Netanyahu n’est pas pressé» (Haaretz). La vidéo a également choqué de l’autre côté de la Méditerranée, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot jugeant les images «ignobles, insupportables» et appelant à ce que le «calvaire» des otages, «détenus depuis 666 jours à Gaza par le Hamas», cesse, et au désarmement du Hamas.
Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sanglante du Hamas sur la bande de Gaza, 49 restent retenues dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. L’attaque a entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 60 430 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Reportage
Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de quinze ans. Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu’il avait imposé début mars mais n’autorise l’entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l’ONU.