Menu
Libération
Point du jour

Reprise des négociations pour une trêve, discussion entre Nétanyahou et le chef de la CIA, les hôpitaux de Gaza bientôt sans carburant… Ce qu’il faut retenir du conflit au Proche-Orient ce mercredi 8 mai

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mercredi 8 mai.
Des chars de l'armée israélienne prennent position dans le sud d'Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, le 7 mai 2024. (Menahem Kahana/AFP)
publié le 8 mai 2024 à 9h11
(mis à jour le 8 mai 2024 à 12h08)

Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

Nétanyahou et le chef de la CIA ont discuté d’une «pause» dans l’opération à Rafah

Benyamin Nétanyahou a rencontré William Burns à Jérusalem alors qu’une délégation israélienne participe au Caire à des négociations indirectes avec le Hamas sur un projet de trêve dans la bande de Gaza. Le chef du gouvernement israélien et celui de l’agence de renseignement américaine «ont discuté de la possibilité qu’Israël fasse une pause dans ses opérations (militaires) à Rafah […] en échange de libération d’otages», assure un responsable israélien ayant requis l’anonymat. Dimanche soir, le patron de la CIA s’était rendu à Doha pour une «réunion d’urgence» avec le Premier ministre du Qatar, pays médiateur aux côtés de l’Egypte et des Etats-Unis.

Reprise des négociations pour une trêve

Les négociations indirectes pour une trêve ont repris ce mercredi 8 mai au Caire, une reprise «en présence de toutes les parties», a indiqué un média proche des autorités égyptiennes, la chaîne Al-Qahera News, citant un haut responsable dont elle ne précise pas l’identité. Le Caire accueille actuellement des délégations du Hamas et d’Israël, ainsi que du Qatar et des Etats-Unis, pays qui jouent les médiateurs avec l’Egypte. Les négociations comportent notamment la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes, en échange d’otages enlevés le 7 octobre par le mouvement palestinien durant son attaque sanglante dans le sud d’Israël.

Raids israéliens et bombardements à Rafah

Après l’évacuation de dizaines de milliers de Palestiniens sommés lundi par Israël de quitter l’est de Rafah, les forces israéliennes ont continué de bombarder la ville, et pris le contrôle du passage stratégique de Rafah pour le transfert de l’aide humanitaire avant de le fermer, disant mener des «raids ciblés» dans le secteur. L’ONU dit redouter «un bain de sang». Tard mardi soir, des blessés et des corps ont été retirés des décombres d’habitations détruites devant des habitants inquiets ou en pleurs. Dans un communiqué, l’armée israélienne a annoncé avoir lancé «frappé plus de 100 cibles terroristes sur toute la bande de Gaza».

Plus que trois jours de carburant pour les hôpitaux du sud de Gaza

«Les hôpitaux du sud de Gaza n’ont plus que trois jours de carburant, ce qui signifie qu’ils pourraient bientôt cesser de fonctionner», alerte ce mercredi le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. L’activité de l’un des trois hôpitaux de Rafah, Al-Najjar, est déjà interrompue «en raison des combats en cours dans ses environs et de l’opération militaire» dans la ville.

Le carburant sert essentiellement à alimenter les générateurs qui permettent de fournir les hôpitaux en électricité dont ils ont besoin pour fonctionner. En cause : «la fermeture du poste frontière» de Rafah, qui continue d’empêcher l’ONU d’en apporter. «Sans carburant, toutes les opérations humanitaires s’arrêteront», prévient le docteur Tedros.

49 corps exhumés d’une nouvelle fosse à al-Chifa, selon le Hamas

Le gouvernement du Hamas annonce que des dizaines de corps ont été extraits d’une troisième fosse commune découverte à l’hôpital al-Chifa, le principal complexe hospitalier de la bande de Gaza. territoire palestinien. «Jusqu’ici 49 corps (en) ont été extraits», précise-t-il.

Fin avril, les autorités palestiniennes avaient indiqué qu’une trentaine de corps avaient été extraits de deux fosses communes de ce même hôpital, théâtre de deux semaines d’opérations militaires israéliennes entre mi-mars et début avril. Jusqu’ici, 520 corps ont été extraits de «sept fosses communes», mises au jour dans trois hôpitaux différents de la bande de Gaza.

Réouverture du point de passage de Kerem Shalom

L’armée israélienne a annoncé ce mercredi 8 mai rouvrir le point de passage de Kerem Shalom pour faire «entrer l’aide humanitaire». Dimanche, Tsahal avait fermé cet accès à cause de tirs de roquettes. «Des camions en provenance d’Égypte transportant de l’aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l’eau, du matériel pour les abris, des médicaments et du matériel médical donnés par la communauté internationale arrivent déjà au point de passage, indique l’armée israélienne dans un communiqué. Après une inspection approfondie par le personnel de sécurité de l’autorité de passage du ministère de la défense, l’équipement sera transféré du côté gazaoui du point de passage.» Mais Louise Wateridge, chargée de communication pour l’UNRWA, basée à Rafah, observe auprès de Libération : «Les portes de Kerem Shalom sont ouvertes du côté israélien. Mais dès que vous passez du côté palestinien, vous rentrez dans une zone militarisée, très dangereuse, ce qui veut dire que tous nos mouvements nécessitent un feu vert des Israéliens».

Washington s’oppose à une offensive d’ampleur à Rafah

Les Etats-Unis ont suspendu la livraison d’une cargaison de bombes la semaine dernière a déclaré mardi 7 mai un haut responsable américain. «Nous avons suspendu la livraison d’une cargaison d’armes la semaine dernière. Elle se compose de 1 800 bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 1 700 bombes de 500 livres (226 kg)», a déclaré ce haut responsable de l’administration du président américain Joe Biden sous le couvert de l’anonymat. Washington a clairement indiqué qu’il ne soutenait pas une offensive à Rafah sans un plan crédible pour protéger les civils qui s’y abritent. Joe Biden a «réitéré sa position claire» au Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lundi.

Les responsables israéliens et américains ont discuté d’alternatives, mais «ces discussions sont en cours et n’ont pas pleinement répondu à nos inquiétudes», a déclaré le haut responsable américain.

Le Qatar appelle à empêcher un «génocide»

Face à la menace d’une offensive d’ampleur de l’armée israélienne à Rafah, devenue un refuge pour 1,4 million de Palestiniens à la lisière sud de la bande de Gaza, le pays du Golfe, médiateur dans les négociations sur une trêve entre Israël et le Hamas palestinien, a appelé dans un communiqué «à une action internationale urgente qui permettrait d’empêcher que la ville ne soit envahie et qu’un crime de génocide ne soit commis».

La Suisse propose 10 millions de francs pour l’UNRWA

Le gouvernement fédéral suisse propose de verser 10 millions de francs suisses, soir 10,24 millions d’euros, à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), des fonds réservés à Gaza. Cette décision, annoncée ce mercredi après de longues semaines de tergiversation, représente la moitié de la somme qui devait initialement être versée à l’UNRWA en 2024. Cette contribution «vise à pouvoir aux besoins vitaux les plus urgents : alimentation, eau, hébergement, soins de santé primaires et logistique», précise le Conseil fédéral dans son communiqué. A l’instar d’autre pays donateurs, la Suisse avait suspendu le versement de l’aide à l’agence onusienne en janvier 2024, après qu’Israël l’a accusée de collusion avec le Hamas.