Menu
Libération
Interview

Yacine Haffaf, chirurgien à Gaza : «Nous avons dû procéder à des triages de blessés graves»

Article réservé aux abonnés
Alors que les frappes israéliennes sur Gaza continuent, dont la dernière ce mercredi contre une école a tué 6 collaborateurs de l’ONU, Yacine Haffaf, qui rentre d’une mission dans un hôpital à Rafah, déplore des services débordés par l’afflux incessant de blessés graves.
Dans un hôpital de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, le 23 janvier. (Khaled Omar/Xinhua.ABACA)
publié le 12 septembre 2024 à 12h52

Le chirurgien français Yacine Haffaf rentre d’une mission de cinq semaines dans l’hôpital sous tentes du Comité international de la Croix-Rouge, à Rafah, dans le sud de Gaza. Agé de 68 ans, il avait effectué auparavant des missions pour Médecins sans frontières au Yémen et en Irak.

Quelle est la situation dans l’hôpital de Rafah que vous venez de quitter ?

Je suis expérimenté mais la situation là-bas dépasse largement toutes celles que j’ai vécues. La première semaine, nous avons eu à traiter trois arrivées massives de blessés après des bombardements, entre 15 et 25 à chaque fois. Nous avons été obligés de procéder à des triages, ce qui est très lourd d’un point de vue éthique. Ce sont des infirmiers, aidés parfois par un anesthésiste, qui s’en chargeaient. A ce stress s’ajoute celui des familles des victimes qui crient, hurlent parfois, leur douleur. Les gardes à l’entrée qui sont censés ne laisser passer qu’un accompagnant par blessé étaient débordés.

Quels types de blessures avez-vous majoritairement traités ?

Il y a des plaies par balles mais la gra