Menu
Libération
Proche-Orient

Yémen : les employés de l’ONU détenus par les Houthis sont soupçonnés d’espionnage

Les forces armées rebelles avaient placé en détention dimanche une douzaine d’employés de l’organisme international. Un responsable affirme ce jeudi qu’ils sont accusés de collaborer avec les gouvernements américain et israélien.

Manifestation à Sanaa mercredi, après la mort du «Premier ministre» houthi Ahmed al-Rahawi. (Mohammed Huwais/AFP)
Publié le 04/09/2025 à 16h31

Les employés de l’ONU arrêtés dimanche 30 septembre au Yémen par les rebelles houthis sont soupçonnés d’espionnage au profit des Etats-Unis et d’Israël, a affirmé jeudi un haut responsable houthi, sous couvert d’anonymat. «Toute personne dont l’accusation sera confirmée sera traduite en justice», a affirmé ce membre du ministère des Affaires étrangères des Houthis.

L’ONU avait annoncé dimanche la détention d’au moins onze de ses employés au Yémen, quelques jours après la mort du «Premier ministre» des Houthis et onze autres responsables rebelles dans des frappes israéliennes à Sanaa, la capitale aux mains des rebelles depuis 2014.

«Détentions arbitraires»

Ces insurgés soutenus par l’Iran, qui contrôlent de larges pans du Yémen, détenaient déjà des dizaines d’employés des Nations unies et de plusieurs organisations humanitaires depuis juin 2024. A cette époque, les Houthis avaient justifié leur arrestation par la découverte d’un «réseau d’espionnage américano-israélien» opérant sous couvert d’organisations humanitaires, des accusations fermement rejetées par l’ONU.

Fin janvier, huit salariés de l’ONU avaient été arrêtés, dont l’un est mort depuis en détention. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a condamné dimanche les «détentions arbitraires» de ses employés au Yémen et appelé à leur «libération immédiate et inconditionnelle». Après la mort du Premier ministre des Houthis, les rebelles ont mené une série d’arrestations dans les territoires sous leur contrôle.

Représailles

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs de drones et de missiles contre Israël et des navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En représailles, Israël a frappé leurs positions à plusieurs reprises, tuant le chef du gouvernement rebelle, Ahmed al-Rahawi, jeudi 28 août, lors d’un bombardement.