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Navire de l’ONU chargé de céréales, explosion sur une base russe de Crimée... le point sur la situation en Ukraine ce mardi 16 août

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Navires humanitaires, explosion de munitions sur une base russe et centrale nucléaire sous tension, retrouvez les dernières informations sur l’invasion de l’Ukraine au 174e jour de l’invasion russe.
De la fumée s'élève à la suite d'une explosion présumée dans le district de Djankoï en Crimée, ce mardi 16 août. (Reuters)
publié le 16 août 2022 à 9h52

Au cœur de l’été, la guerre en Ukraine continue ses ravages. En Crimée, un incendie s’est déclaré dans une base de munitions russes, provoquant des explosions qui ont poussé les forces d’occupation à évacuer un village voisin. Le président Zelensky, de son côté, alerte sur le danger que représente la centrale nucléaire de Zaporijia, aux mains de Moscou, et menaçant l’Europe entière. Du côté des bonnes nouvelles, un premier navire, mis à disposition par l’ONU et chargé de céréales ukrainiennes, est parti en direction de l’Afrique pour tenter d’y sécuriser l’approvisionnement alimentaire.

Départ du premier navire de l’ONU chargé de céréales pour l’Afrique. Le premier navire humanitaire affrété par les Nations unies pour transporter des céréales ukrainiennes a quitté ce mardi le port de Pivdenny, dans le sud de l’Ukraine. A son bord : quelque 23 000 tonnes de denrées pour l’Afrique, annonce le ministère ukrainien de l’Infrastructure. «Le navire Brave Commander […] est parti pour le port de Djibouti, où les vivres seront livrés à l’arrivée aux consommateurs en Ethiopie». Selon le ministère, «23 000 tonnes de blé se trouvent à bord de ce navire affrété par le Programme alimentaire mondial des Nations unies».

Présent au port de Pivdenny dimanche, le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov avait dit espérer que «deux ou trois» navires supplémentaires affrétés par l’ONU partent prochainement. Il s’agit de la première cargaison d’aide alimentaire à quitter l’Ukraine depuis qu’a été signé en juillet par Kyiv et Moscou, via une médiation de la Turquie et sous l’égide de l’ONU, des accords sur l’exportation des céréales ukrainiennes, bloquées à cause de la guerre entre les deux pays.

Le premier navire commercial est parti le 1er août, et plus d’une quinzaine de bateaux au total ont quitté l’Ukraine depuis l’entrée en vigueur de l’accord, selon le décompte des autorités ukrainiennes, mais aucune cargaison humanitaire de l’ONU n’avait encore pris la mer. L’Ukraine et la Russie, comptent parmi les plus gros exportateurs mondiaux de céréales, qui connaissent une flambée des cours depuis le début de la guerre. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), un nombre record de 345 millions de personnes dans 82 pays sont aujourd’hui confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, tandis que jusqu’à 50 millions de personnes dans 45 pays risquent de sombrer dans la famine sans aide humanitaire.

Incendie et explosion de munitions dans une base russe en Crimée. Un incendie ayant provoqué une explosion de munitions s’est produit ce mardi matin dans une base militaire russe en Crimée, péninsule annexée par la Russie, annonce le ministère russe de la Défense. Le feu s’est déclaré vers trois heures du matin dans un dépôt de munitions temporaire d’une base russe dans le district de Djankoï, au nord de la Crimée, précise le ministère dans un communiqué. «A la suite de l’incendie, une détonation des munitions s’est produite», a-t-il indiqué. Selon le gouverneur de la Crimée, Sergueï Aksionov, qui s’est rendu sur les lieux, deux civils ont été blessés, et l’évacuation des habitants d’un village voisin était en cours. Un peu après six heures, la déflagration se poursuivait toujours, affirme Sergueï Aksionov sur Telegram.

Cet incident intervient une semaine après une explosion des munitions destinées à l’aviation militaire dans un dépôt situé sur le territoire de l’aérodrome militaire de Saki, dans l’ouest de la Crimée. Ces explosions avaient fait un mort et plusieurs blessés. La Crimée, une péninsule d’Ukraine annexée en 2014 par Moscou, est en première ligne de l’offensive militaire que mène la Russie contre son voisin ukrainien depuis le 24 février. Des avions russes décollent quasi quotidiennement de Crimée pour frapper des cibles dans des régions sous le contrôle de Kyiv et plusieurs zones de cette presqu’île sont situées dans le rayon d’action des canons et des drones ukrainiens.

Selon Zelensky, une «catastrophe» à Zaporijia menacerait l’Europe entière. Une «catastrophe» à la centrale nucléaire de Zaporijia, sous contrôle russe dans le sud de l’Ukraine, menacerait l’Europe tout entière, a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «A l’abri de la station, les occupants bombardent les villes et communautés des environs», a accusé le chef d’Etat dans son adresse de lundi soir. «Tout incident radioactif à la centrale nucléaire de Zaporijia peut porter un coup aux pays de l’Union européenne, à la Turquie, à la Géorgie, et à des pays de régions plus éloignées. Tout dépend de la direction et de la force du vent», a poursuivi le président ukrainien. «Si les actions de la Russie conduisent à une catastrophe, les conséquences pourraient frapper ceux qui restent silencieux pour l’instant».

Il a appelé la communauté internationale à adopter «de nouvelles sanctions dures contre la Russie» et à ne pas «céder au chantage nucléaire». «Toutes les forces russes doivent se retirer immédiatement de la station et des zones environnantes sans aucune condition», a-t-il encore affirmé. La centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d’Europe, a été prise début mars par les troupes russes, au début de leur invasion de l’Ukraine lancée un peu plus tôt en février. Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont les deux parties s’accusent mutuellement, ont visé le site, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant la semaine dernière une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.