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Nétanyahou admet une frappe «non intentionnelle» après la mort de sept humanitaires à Gaza, raid contre l’Iran imputé à Israël… Ce qu’il faut retenir du conflit à Gaza ce mardi 2 avril

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mardi 2 avril.
Des personnes inspectent le site où les travailleurs de World Central Kitchen ont été tués à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le mardi 2 avril 2024. (Abdel Kareem Hana/AP)
publié le 2 avril 2024 à 17h53

Travailleurs humanitaires tués à Gaza : Netanyahou admet une frappe israélienne «non intentionnelle». Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a admis ce mardi que les sept collaborateurs de l’ONG américaine World Central Kitchen – tués à Gaza la veille lors d’une distribution alimentaire – l’avaient été par une frappe israélienne «non intentionnelle». C’est la première fois que des humanitaires étrangers sont victimes du conflit entre Israël et le Hamas. Le Premier ministre israélien a expliqué que dans cet «incident tragique», ses forces ont «frappé de façon non intentionnelle des innocents dans la bande de Gaza. Cela arrive dans une guerre, nous allons vérifier jusqu’au bout, nous sommes en contact avec les gouvernements et ferons tout pour que cela ne se reproduise plus jamais». Dans la matinée, le porte-parole de l’armée avait transmis «les plus sincères condoléances de l’armée israélienne aux familles et à la grande famille de World Central Kitchen». Basée aux Etats-Unis, l’ONG World Central Kitchen, l’une des rares à opérer encore dans le territoire palestinien dévasté par près de six mois de guerre entre Israël et le Hamas palestinien, a annoncé ce mardi «suspendre ses opérations dans la région».

Vives réactions internationales après la mort des sept travailleurs humanitaires. Plusieurs pays et organisations ont condamné la frappe imputée à l’armée israélienne menée lundi, certains demandant des «explications» à Israël. Les victimes tuées étaient notamment originaires d’Australie, de Pologne, et du Royaume-Uni. L’ONU a condamné le «mépris pour le droit humanitaire international et un mépris pour la protection des travailleurs humanitaires». Lors d’une conférence de presse, le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a lui exprimé ce mardi 2 avril la «condamnation ferme» de la France, avant d’ajouter : «Rien ne justifie une telle tragédie». Présent aux côtés du ministre, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a réclamé une enquête «rapide et impartiale pour comprendre exactement ce qui s’est passé». «C’est complètement inacceptable. L’Australie exige que tous les responsables de la mort de travailleurs humanitaires rendent des comptes», a annoncé le Premier ministre australien Anthony Albanese, confirmant qu’une Australienne figurait parmi les victimes. Londres attend d’Israël «des explications transparentes et complètes», a affirmé le chef de la diplomatie britannique David Cameron. «Il y a clairement des questions auxquelles il faut répondre», a réagi peu après sur des médias britanniques le Premier ministre Rishi Sunak, se disant «choqué et attristé». Le président polonais Andrzej Duda a quant à lui affirmé que «cette tragédie n’aurait jamais dû se produire et doit être expliquée». Le gouvernement britannique a convoqué l’ambassadeur d’Israël pour exprimer sa «condamnation sans équivoque».

Chypre veut continuer à livrer de l’aide à Gaza par voie maritime. Nicosie a annoncé vouloir maintenir un couloir humanitaire pour la bande de Gaza, malgré la mort de sept membres d’une ONG caritative. «Les événements tragiques ne doivent pas nous décourager. Nous devons redoubler d’efforts pour fournir davantage d’aide alors que les besoins augmentent considérablement» dans la bande de Gaza, a déclaré le président Nikos Christodoulides. Plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Konstantinos Letymbiotis, avait déclaré aux journalistes qu’une «nouvelle coordination est nécessaire» en raison des craintes pour la sécurité des équipes.

L’Iran jure de riposter au raid imputé à Israël sur son consulat à Damas. Un raid imputé à Israël a visé lundi la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, faisant onze morts dont sept Gardiens de la révolution d’Iran – l’armée idéologique de la République islamique d’Iran – dont deux commandants. En réponse, le président iranien a affirmé que «ce crime lâche ne restera pas sans réponse.» Israël «sera puni» par l’Iran, a prévenu de son côté le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Les dirigeants de la République islamique n’ont pas donné de précisions sur la nature de cette riposte, mais des «décisions nécessaires» ont été prises lors d’une réunion d’urgence du Conseil suprême de sécurité nationale iranien en présence du président iranien Ebrahim Raïssi.. Un hommage sera rendu à Téhéran aux sept morts iraniens vendredi, le jour de la Journée Al Qods, célébrée tous les ans depuis la révolution islamique d’Iran en 1979 pour soutenir la cause palestinienne et dénoncer Israël.

L’OMS rapporte une «forte hausse» des morts de nouveau-nés à Gaza. «Différents médecins, en particulier dans les maternités, rapportent qu’ils constatent une forte hausse du nombre d’enfants nés avec un faible poids à la naissance et qu’ils ne survivent tout simplement pas à la période néonatale parce qu’ils sont nés trop petits», a déploré Margaret Harris, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève. «L’hôpital pédiatrique Kamal Adwan, où arrivent chaque jour au moins 15 enfants mal nourris est particulièrement important, et les besoins deviennent de plus en plus criants», a-t-elle ajouté. Toutefois, l’OMS n’est pas en mesure d’établir des statistiques précises en raison de la dévastation dans le territoire palestinien après six mois de guerre entre Israël et le Hamas.

Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont entraîné des dégâts sur les «infrastructures critiques» estimés à 18,5 milliards de dollars. Ce montant, issu d’une étude réalisée conjointement par la Banque mondiale (BM), l’ONU et l’Union européenne (UE), est la première estimation des effets des bombardements et combats au sol menés depuis six mois et correspond à l’équivalent de 97% du PIB de l’ensemble de territoires palestiniens occupés. Le rapport prend en compte les destructions menées entre le début du conflit et la fin du mois de janvier. Les destructions de logement représentent une large part de ces infrastructures détruites (72%), devant la santé, l’éducation et les «commodités (eau, électricité)» (19%), le reste concernant les équipements commerciaux et industriels.