«Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger.» Dimanche 24 septembre au soir, Emmanuel Macron a mis un terme à deux mois d’un suspense de plus en plus inconfortable pour les forces françaises stationnées dans le pays. Une semaine plus tôt, sans qu’on sache si les deux faits sont liés, Jean-Charles Larsonneur, membre de la Commission de Défense de l’Assemblée nationale, avait écrit au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour l’alerter sur le moral des troupes. «Depuis plusieurs semaines, j’avais été saisi par différents canaux de l’inquiétude des familles et du désarroi des militaires eux-mêmes, quels que soient leur arme et leur grade, par rapport à une situation tendue sur le terrain et à l’absence de perspectives, explique à Libération le député de la majorité présidentielle (Horizons). Je pensais important que leur parole soit relayée.»
Après le coup d’Etat du 26 juillet et la destitution du président Bazoum, les putschistes avaient dénoncé les cinq accords de coopération militaire signés par le Niger avec la France depuis 1977, et les opérations antiterroristes conjointes avaient été suspendues. Depuis, la junte réclamait le départ des 1 500 militaires français présents sur le territoire. Paris refusant d’obéir aux nouveaux maîtres du pays, les troupes restaient cantonnées dans leurs bases en attendant le retour au pouvoir, de plus en plus improbable, du gouvernement élu démocratiquement. Seuls une quarantaine de militaires