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Guerre

Offensive dans la région de Koursk : l’Ukraine assure «renforcer» ses positions, la Russie dit «repousser» des assauts

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué ce samedi 17 août «l’extension du territoire stabilisé» par son armée. De son côté, le Moscou assure avoir mis en échec plusieurs attaques.
Des tanks russes détruits dans la région de Koursk, vendredi 16 août 2024. (AP)
publié le 17 août 2024 à 15h43

Plus de dix jours après le lancement d’une offensive d’ampleur surprise sur le sol russe, l’Ukraine ne semble pas lâcher du lest. Ce samedi 17 août, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que son armée «renforçait» ses positions dans la région russe de Koursk. «Le général Syrsky a fait état du renforcement des positions de nos forces dans la région de Koursk et de l’extension du territoire stabilisé», s’est félicité samedi Volodymyr Zelensky, à l’issue d’une réunion avec le commandant en chef de l’armée ukrainienne.

La veille, le militaire avait assuré à son dirigeant que ses troupes avaient avancé «d’un à trois kilomètres» et fait des prisonniers parmi les soldats russes. D’après les déclarations faites par le commandement ukrainien, depuis l’attaque menée le 6 août autour de Koursk, les soldats se sont emparés de 82 localités et de 1 150 kilomètres carrés.

L’armée russe, de son côté, a dit ce samedi «repousser» de nouveaux assauts de Kyiv. Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense précise avoir contré ces «attaques» menées «en direction des localités de Korenevo, Rousskoïé et Tcherkasskoïé Poretchnoïé». Depuis le 6 août, la région est le théâtre d’une offensive transfrontalière sans précédent de la part des forces de Kyiv.

Comme le précise l’Institute for the Study of War dans un message publié sur X (anciennement Twitter), les autorités russes affirment également avoir repoussé des assauts blindés ukrainiens, notamment en direction de Gordeevka, au sud de la ville de Korenevo. Mais les analystes internationaux s’accordent pour dire que l’armée ukrainienne conforte ses positions en territoire russe.

L’offensive, qui a surpris Moscou, constitue la plus grande opération militaire étrangère en sol russe depuis la Seconde Guerre mondiale. En s’ancrant dans le sol russe, l’armée ukrainienne acte pour l’heure une avancée inédite depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par Moscou en février 2022. Depuis le début de cette offensive, au moins 12 civils ont été tués et plus d’une centaine de blessés, selon un bilan fait par les autorités russes.

Face à l’avancée des forces ukrainiennes en terres russes, plusieurs dizaines de milliers de civils ont déjà fui les villages frontaliers de la région de Koursk. Dans la région voisine de Belgorod, les autorités russes sont aux aguets. Vendredi soir, l’alerte a été donnée : l’accès à cinq localités a été interdit et les populations seront évacuées dès lundi. Une sixième localité a également été fermée «temporairement». Si en réaction à l’attaque ukrainienne le président Vladimir Poutine a ordonné à ses hommes d’«expulser» les forces ennemies hors du territoire russe, Kyiv, de son côté, a progressivement révélé ses intentions derrière son offensive surprise.

Alors que les troupes russes occupent toujours près de 20 % du territoire ukrainien, les autorités ukrainiennes ont dit vouloir obliger Moscou à retirer des troupes d’autres parties du front, créer une «zone tampon» pour mettre fin aux bombardements à la frontière, mais aussi se servir des territoires russes conquis pour forcer le Kremlin à entamer des négociations «équitables». Depuis le printemps 2022, les discussions entre les deux parties sont totalement gelées.

Le Donbass, toujours sous le feu de l’armée russe

Pendant ce temps, sur un autre front, plus au sud, dans l’Est ukrainien, l’artillerie russe continue à pilonner plusieurs régions d’Ukraine. Notamment dans le Donbass (est), épicentre du conflit, où l’armée du Kremlin a l’avantage face aux forces ukrainiennes, en infériorité numérique, et grignote du terrain depuis des mois. Ces derniers jours, Moscou y a revendiqué la capture de plusieurs villages en direction de la ville de Pokrovsk, un nœud logistique important sur la route des places fortes de Tchassiv Iar et Kostiantynivka.

«Des dizaines d’assauts russes ont été lancés sur nos positions au cours de la dernière journée», a fait savoir ce samedi Volodymyr Zelensky, assurant que ses soldats «font tout pour détruire l’occupant et repousser les attaques». Et d’ajouter : «La situation est sous contrôle». Toujours dans la région de Donetsk, le gouverneur Vadym Filachkine a annoncé ce samedi que des frappes russes avaient tué deux personnes et fait deux blessés. Au petit matin, au nord du pays, dans la région de Kharkiv, c’est une femme de 49 ans qui est morte, tuée dans un bombardement de l’armée russe.