Menu
Libération
Islam

Pèlerinage à La Mecque: le numérique dans la fleur de l’Hajj

Article réservé aux abonnés
Jusqu’à présent géré par des voyagistes français, le pèlerinage à La Mecque est repris en main par l’Arabie saoudite, grâce à une nouvelle plateforme en ligne qui devrait réguler un marché opaque.
Selon les années, entre quarante et cinquante voyagistes se partageaient le marché français, qui dispose de quotas bien plus élevés que ceux accordés aux pays musulmans. (Mikhail Voskresenskiy/Sputnik via AFP)
publié le 17 juin 2022 à 18h55

«Sur le long terme, nous savions que les Saoudiens iraient vers une numérisation du Hajj. Mais personne ne s’attendait à ce qu’ils se débarrassent de nous comme cela», raconte Safwan. Comme ses autres collègues en France, ce patron d’une agence de voyages lyonnaise qui organise des pèlerinages à La Mecque, qui a voulu rester anonyme, n’a pas vu le coup venir. La soudaine mise en place par les autorités saoudiennes de la plateforme numérique Motawif a, c’est vrai, pris de court tout le monde en France. Que ce soient les voyagistes, les pèlerins clients ou les responsables musulmans de l’Hexagone.

«Une très grosse attente»

Enseignant, âgé de 50 ans, Hassan, a, lui, appris ce brusque changement par ses réseaux. Le professeur s’est inscrit très vite, en espérant faire partie des heureux élus qui seront tirés au sort pour accomplir le grand pèlerinage. «Parmi les musulmans en France, il y avait, cette année, une très grosse attente. Mais beaucoup ont renoncé à cause de la mise en place de la plateforme numérique. C’est vrai que les premiers vont essuyer les plâtres. Il y a un numéro de téléphone sur la plateforme. Mais qui ne répond jamais», raconte-t-il. Lui s’est résolu à accomplir les formalités sur le site internet car, dit-il, «il n’y avait pas d’autres possibilités. J’ai déjà 50 ans. Et je pense qu’il faut être en forme