Le calme semble pour l’instant être de retour dans les rues de Lomé, au Togo. Le mois dernier pourtant, la ville s’est embrasée. Juin a été marqué par deux importantes vagues de manifestations contre les arrestations d’opposants, contre la hausse du prix de l’électricité, mais aussi contre la réforme constitutionnelle portée par l’homme à la tête de l’Etat depuis vingt ans : Faure Gnassingbé.
Dans la soirée du dimanche 6 juillet, le parquet a annoncé qu’une enquête avait été ouverte sur la mort de cinq personnes repêchées dans des cours d’eau de la capitale togolaise, plusieurs jours après ces manifestations. Jusqu’alors, les autorités n’avaient pas donné de bilan chiffré, mais évoquaient des morts «par noyade». L’opposition et la société civile faisaient, elles, état de sept personnes tuées.
«La dérive monarchique»
Trois jours plus tôt, Amnesty International avait appelé à ce que des enquêtes «indépendantes et transparentes» soient ouvertes. Le directeur régional de l’ONG, Marceau Sivieude, affirmait alors que «des homicides, des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture et autres mauvais traitements et plusieurs enlèvements» avaient été commis par «des hommes en uniforme identifiés