«La France a rejeté l’extrémisme, les démocrates le rejetteront aussi». Joe Biden a réagi lundi 7 juillet aux résultats des élections législatives en France, souhaitant voir le même sursaut contre l’extrême droite aux Etats-Unis. Interrogé par la chaîne MSNBC sur les résultats des élections françaises et britanniques – qui ont porté le Labour au pouvoir après quatorze ans de domination du parti conservateur –, le président américain a tout de suite embrayé sur l’absence d’une «vague de la droite», en France comme aux Etats-Unis. «Les sondages étaient faux en Europe», a-t-il souligné, lui-même à la traîne dans les sondages pour l’élection présidentielle, donné perdant de quelques points face à son adversaire républicain, Donald Trump. Joe Biden a justement profité de la question pour souligner «l’extrémisme» du milliardaire républicain.

Voyant dans le résultat des législatives françaises un bon présage pour sa propre candidature, Joe Biden s’est dit «persuadé» d’avoir le soutien de «l’électeur moyen» américain. L’actuel locataire de la Maison Blanche entame une nouvelle semaine cruciale dans sa campagne pour un second mandat, alors que les appels à son désistement se multiplient dans le camp démocrate. Depuis son débat catastrophique face à Donald Trump, où l’homme politique de 81 ans était apparu embrouillé et fatigué, l’inquiétude est montée jusque dans son propre camp. «Pas aveugle» face à ces «préoccupations», Joe Biden a rappelé avoir largement remporté la primaire de son parti et a martelé depuis plusieurs jours sa ferme intention de rester dans la course. «Ces gars qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu’ils se présentent contre moi. […] Défiez-moi à la convention [démocrate au mois d’août]», a lancé Joe Biden sur un ton furieux à MSNBC . Dans une lettre aux parlementaires démocrates également dévoilée ce lundi, Joe Biden juge que «tout manque de discernement sur la tâche qui nous attend ne ferait qu’aider Trump et nous desservir. Il est temps de se rassembler».

Le candidat démocrate se donne du mal pour se montrer dynamique et plein d’entrain depuis le débat. Dans l’interview d’une vingtaine de minutes à la chaîne télévisée, il a insisté sur sa campagne énergique, pendant que Donald Trump n’a «rien foutu» si ce n’est «se promener dans sa voiturette de golf» dans sa luxueuse résidence en Floride, à Mar-a-Lago. La santé et la forme de Joe Biden sont encore largement scrutées et pourraient concentrer tous les regards les trois prochains jours à Washington, alors que la capitale américaine accueille le 75e sommet de l’Otan. Pour montrer toute sa vivacité, le locataire de la Maison Blanche a même prévu de donner une conférence de presse en solo jeudi 11 juillet, lui qui avait pourtant boudé ce genre d’exercice pendant son mandat.

De son côté, Donald Trump est resté assez silencieux et n’a pas commenté le résultat des législatives françaises. Sur son réseau social de prédilection Truth Social, il a simplement partagé un article issu d’un média américain d’extrême droite intitulé : «Le parti de Le Pen remporte le plus grand nombre de voix mais n’obtient qu’un tiers des sièges.»