Ce n’est pas un concert de critiques, mais une petite musique d’inquiétudes, de rappels et de mises en garde distillée ces derniers jours. Elle est entendue dans les capitales de pays proches et amis de la Russie ou qui ont l’oreille de Poutine. Dans sa stratégie de médiation entre Kyiv et Moscou, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est à n’en pas douter celui qui a été le plus explicite ces dernières heures pour alerter sur la nouvelle surenchère militaire et nucléaire de Poutine. Mercredi, après l’appel à la mobilisation partielle lancée par le président russe, la diplomatie turque a condamné les référendums d’annexion «illégitimes» que la Russie prévoit d’organiser dans quatre régions sous son contrôle en Ukraine, à partir de ce vendredi.
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Certes, l’équilibriste Erdogan, qui a toujours refusé de se joindre aux sanctions décrétées contre la Russie, avait accusé les Occidentaux, début septembre, de se rendre coupables de «provocations» envers Moscou. A neuf mois des élections présidentielle et législatives, Erdogan se doit de ménager son partenaire russe qui lui fournit gaz et pétrole. Et d’atténuer au mieux les retombées de la guerre en Ukraine sur une économie turque qui dévisse depuis un an :