Ruwa Romman n’a pas été déçue après l’annulation de sa prise de parole à la convention du Parti démocrate au mois d’août dernier. Elle n’en attendait pas grand-chose. L’élue américano-palestinienne de la chambre basse de l’Etat de Géorgie, qui devrait être réélue ce 5 novembre, devait parler au nom du mouvement «uncommitted» (sans engagement, en français), qui représente des électeurs démocrates ayant voté blanc aux primaires du parti dans le but de faire pression, en vain, sur Joe Biden et sa politique de soutien vis-à-vis d’Israël dans la guerre menée au Proche-Orient. La menace était claire : sans changement de direction, le Président n’aurait pas leur vote.
Ruwa Romman, 31 ans, n’a jamais reçu d’explications des démocrates sur l’annulation de son intervention. «On entendait, encore et encore, qu’on ne pouvait pas faire confiance à un Palestinien ou à notre mouvement, qu’on ne suivrait pas le texte prévu. Ils ne disaient pas “palestinien” directement, mais c’était très clair car ils avaient demandé à avoir un orateur palestinien. C’est du racisme. Dire qu’une personne n’est pas digne de confiance à cause de ses origines, c’est du racisme», expliquait-elle ce mercredi 30 octobre, encore indignée, à la terrasse d’un coffee-shop de Peachtree