Assis sur un banc de l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, Abou et Augustin, 27 ans tous les deux, attendent le début de leur cours de l’Ecole normale supérieure. Parler de la présidentielle, prévue ce 25 octobre ? Abou fait la moue. «La politique ivoirienne, ce sont des palabres, des querelles, confie l’étudiant. Ça ne m’intéresse pas.» «Moi, je ne suis pas dedans», corrobore Augustin, qui ne se sent nullement concerné. Samedi, Abou ira glisser son bulletin dans l’urne «s’il n’y a pas d’empêchement. Je ne vais pas me faire tuer pour aller voter.»
En Côte-d’Ivoire, trois habitants sur quatre ont moins de 35 ans. Une population jeune, alors que la moyenne d’âge des candidats à ce scrutin est de 70 ans. Alassane Ouattara, chef de l’Etat sortant qui brigue un quatrième mandat d’affilée, a même 83 ans. En plus de ce grand écart générationnel, l’élection présidentielle ivoirienne a trop souvent été synonyme de violences. Dans ces conditions, pas facile de convaincre cette nouvelle génération.
«Qu’importe le Président»
«Le seul truc que je suis, c’est les informations pour savoir où son