Menu
Libération
Reportage

Présidentielle en Côte-d’Ivoire : chez les jeunes, «parler de politique c’est un sujet tabou»

Réservé aux abonnés

Dans un pays où la moyenne d’âge est de 23 ans, convaincre la jeunesse est devenu indispensable pour les politiques. Mais entre désintérêt générationnel et difficultés économiques, le défi est de taille.

Lors du dernier rassemblement de soutien au président actuel, Alassane Ouattara, le 23 octobre 2025 à Abidjan. (Francis Kokoroko/Reuters)
ParChristelle Pire
correspondante à Abidjan
Publié le 25/10/2025 à 5h33

Assis sur un banc de l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, Abou et Augustin, 27 ans tous les deux, attendent le début de leur cours de l’Ecole normale supérieure. Parler de la présidentielle, prévue ce 25 octobre ? Abou fait la moue. «La politique ivoirienne, ce sont des palabres, des querelles, confie l’étudiant. Ça ne m’intéresse pas.» «Moi, je ne suis pas dedans», corrobore Augustin, qui ne se sent nullement concerné. Samedi, Abou ira glisser son bulletin dans l’urne «s’il n’y a pas d’empêchement. Je ne vais pas me faire tuer pour aller voter.»

En Côte-d’Ivoire, trois habitants sur quatre ont moins de 35 ans. Une population jeune, alors que la moyenne d’âge des candidats à ce scrutin est de 70 ans. Alassane Ouattara, chef de l’Etat sortant qui brigue un quatrième mandat d’affilée, a même 83 ans. En plus de ce grand écart générationnel, l’élection présidentielle ivoirienne a trop souvent été synonyme de violences. Dans ces conditions, pas facile de convaincre cette nouvelle génération.

«Qu’importe le Président»

«Le seul truc que je suis, c’est les informations pour savoir où son