L’avenir de Gaza passe par «un futur Etat palestinien» et non par le contrôle «d’un pays tiers». Quelques heures après une énième déclaration insensée du président américain Donald Trump sur Gaza – il voit «une prise de contrôle à long terme» de l’enclave palestinienne par les Etats-Unis, il imagine la transformer en «Côte d’Azur du Moyen-Orient»… –, la France a réagi ce mercredi 5 février. «L’avenir de Gaza doit s’inscrire non dans la perspective d’un contrôle par un Etat tiers mais dans le cadre d’un futur Etat palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne», réaffirme le ministère français des Affaires étrangères.
Edito
Le Quai d’Orsay rappelle au passage son opposition à «tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza». Un acte «qui constituerait une violation grave du droit international, une atteinte aux aspirations légitimes des Palestiniens, mais aussi une entrave majeure à la solution à deux Etats et un facteur de déstabilisation majeur pour nos partenaires proches que sont l’Egypte et la Jordanie ainsi que pour l’ensemble de la région», écrit le Quai d’Orsay.
«Sorties suprémacistes de Trump»
A la mi-journée, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, en a rajouté une couche à la sortie du Conseil des ministres. D’après elle, les déclarations de Donald Trump sont «dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix». «La France est pleinement opposée aux déplacements des populations, a-t-elle ajouté. Et de marteler : «Nous nous en tenons à notre politique qui est : pas de déplacement des populations, la recherche d’un cessez-le-feu temporaire vers un processus de paix et une solution à deux Etats», israélien et palestinien.
Avant la déclaration du Quai d’Orsay et de la porte-parole du gouvernement, plusieurs politiques – notamment les insoumis – ont réagi aux propos de Donald Trump. Sur X, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a jugé «inacceptables» les propos de Donald Trump. Selon lui, la France ne doit pas se contenter d’une simple dénonciation, elle doit aussi «[reconnaître] officiellement l’Etat de Palestine.» Trump «propose ni plus ni moins de commettre un crime contre l’humanité. La France doit demander une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies», abonde la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot. De son côté, l’eurodéputée socialiste Chloé Ridel appelle sur X à ne pas «[commenter] toutes les sorties suprémacistes de Trump, qui propose d’expulser 1,7 million de Palestiniens de la seule bande de terre qui leur reste, pour y construire avec Israël une Riviera». Et assène : «L’indifférence est ce qu’il craint le plus.»