En Grèce, il ne fait pas bon être journaliste et interroger la communication gouvernementale. Mardi c’est la journaliste néerlandaise Ingeborg Beugel, spécialisée dans les questions migratoires, qui en a fait l’expérience, en posant une question dérangeante au Premier ministre, Kyriákos Mitsotákis (Nouvelle Démocratie, droite conservatrice, membre du Parti populaire européen), qui recevait ce jour-là son homologue néerlandais, Mark Rutte. Pendant la conférence de presse conjointe, la journaliste, qui a notamment réalisé un documentaire sur des jeunes migrants (remportant un Golden Gate Award), interroge Mitsotákis sur les pushback, le refoulement des migrants qui tentent de rejoindre la Grèce depuis la Turquie. Cette pratique, qui consiste à les renvoyer de force vers les eaux territoriales turques et à ne pas enregistrer les demandes d’asile en Grèce, est contraire au droit international et européen. «Il y a eu des preuves accablantes et vous continuez de nier et de mentir. C’est comme un abus narcissique. Pourquoi n’êtes-vous pas honnête ?» Puis, elle ajoute : «Pourquoi ne dites-vous pas “Bruxelles nous a laissé seuls, on a attendu pendant six ans, personne n’a rien fait... Maintenant j’ai mon mot à dire et oui, je fais des refoulements cruels et barbares” ?» Suit une question à Mark Rutte sur la relocalisation des migrants dans les Etats membres de l’Union européenne.
Lorsque le Premier ministre grec reprend la parole, il est ostensiblem