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Prison

Quatre militants sahraouis accusent le Maroc de torture devant les Nations unies

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Ce jeudi, quatre plaintes ont été déposées devant le Comité contre la torture de l’ONU. En cause, les conditions de détention de militants sahraouis jugées «dégradantes et inhumaines» par leurs avocats.
Manifestation pour la libération des prisonniers de Gdeim Izik, à Salé, au Maroc, en décembre 2016. (Jalal Morchidi /Anadolu Agency. AFP)
publié le 9 juin 2022 à 19h45

Quatre plaintes contre le Maroc ont été déposées ce jeudi devant le Comité contre la torture des Nations unies, concernant quatre prisonniers sahraouis, enfermés depuis 2010 dans des geôles marocaines. Selon leurs avocats, les détenus Mohamed Lamine Haddi, Hassan Dah, Abdelmoula El-Hafidi et Mohamed Bani souffrent depuis douze ans de conditions de détention «particulièrement dégradantes» et subissent des actes de torture, contraires aux conventions internationales.

A l’exception d’Abdelmoula El-Hafidi, trois des quatre requérants ont été arrêtés le 8 novembre 2010 lors du démantèlement du campement de protestation de Gdeim Izik, ordonné par les autorités marocaines. Quelque 20 000 Sahraouis s’étaient progressivement installés, au début du mois d’octobre de la même année, à proximité de Laâyoune, la plus grande ville du Sahara-Occidental, territoire qualifié de non-autonome par les Nations unies mais aujourd’hui largement administré par le Maroc. Ce 8 novembre, les protestataires sont délogés manu militari. Le bilan est lourd : 11 morts et 159 blessés parmi les forces de sécurité marocaines, 2 morts côté sahraoui. Parmi les 300 personnes emmenées par les policiers, 25 Sahraouis considérés comme les leaders du camp, sont jugés au cours d’un procès «inique et injuste», selon des organisations de défen