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Libération
Revue de presse

Reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France : tour d’horizon de la presse internationale

Au lendemain de l’annonce d’Emmanuel Macron à l’Assemblée générale de l’ONU, la presse étrangère réagit. Dans les pays où le pas a déjà été franchi, on salue l’initiative, dans d’autres, on s’offusque.

A la Une des journaux internationaux, certains saluent l’initiative, - aussi suivi par le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et cinq pays européens - tandis que d’autres la condamnent. (DR)
Publié le 23/09/2025 à 11h46

«La France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine» a déclaré lundi 22 septembre Emmanuel Macron à la tribune des Nations unies. Un geste fort, annoncé depuis plusieurs jours et désormais inscrit dans les livres d’histoire. Lors de cette grand-messe, qui s’est tenue sans Israël ni les Etats-Unis, l’écrasante majorité de l’Assemblée générale de l’ONU a adopté un texte soutenant un futur Etat palestinien - et excluant le mouvement islamiste Hamas. Sans surprise, dès ce mardi 23 septembre, le monde entier a réagi. A la une des journaux internationaux, certains saluent l’initiative, - aussi suivi par le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et cinq pays européens - tandis que d’autres la condamnent.

Une Europe divisée

En Europe, le clivage est net. Les pays qui ont déjà reconnu l’Etat de Palestine louent ce passage à l’acte. Le quotidien espagnol, El Pais, titre son édition du jour sur la session à l’ONU «qui s’est transformée en un appel à une solution à deux États». Le journal souligne un geste diplomatique mais aussi moral dans un discours «parfaitement équilibré» du président français. La Belgique, qui s’est associée à la décision de la France lundi, met à l’honneur le chef d’état français et cite ses propos dans Le Soir : «Rien ne justifie la poursuite de la guerre à Gaza. Rien.» Le quotidien belge, publie une photo d’Emmanuel Macron au pupitre dans la salle des Nations Unies, en rappelant que la prise de parole de Bart De Wever, Premier ministre du pays, était «plus attendue et conforme au consensus gouvernemental de la Belgique».

En Italie, où la cheffe d’Etat Giorgia Meloni marche aux côtés de Donald Trump et a refusé de rejoindre l’initiative, le journal La Stampa barre sa une du titre : «Palestine, Révolution française». Le quotidien libéral centriste ne manque pas de rappeler que son pays reste, cependant, «sur la touche». Tout comme l’Allemagne, qui refuse aussi de reconnaître l’Etat de Palestine - pour qui cet acte ne doit intervenir qu’à la fin d’un processus de négociation d’une solution à deux Etats. Outre-Rhin, les deux quotidiens Bild et Die Welt ont fait le choix de ne pas consacrer leur couverture à cette étape historique.

Outrage aux Etats-Unis

Du côté des Etats-Unis, sans surprise, la décision brusque. Fervent allié d’Israël et malgré le fait que la décision a été actée sur son sol, le pays de Donald Trump n’est pas d’accord. Pour le Washington Post «La France défie Trump». Le quotidien américain souligne néanmoins «un encouragement pour le moral des Palestiniens», mais qui n’entraînera «aucun changement immédiat sur le terrain».

Le New York Times placarde en une une photo de la session onusienne et titre : «A l’ONU, les dirigeants s’efforcent de sauver la solution à deux états». Le journal rappelle l’opposition «véhémente» d’Israël, «soutenu par la Maison Blanche».

Joie des pays arabes

Dans la presse du monde arabe, la prise de position de l’ONU en faveur d’un Etat palestinien est largement saluée. Le quotidien Al-Quds al-Arabi, écrit en langue arabe et publié à Londres, se réjouit ce mardi que la cause palestinienne occupe le cœur du débat diplomatique international. En affichant en une ce mardi, une photo du drapeau palestinien hissé sur une devanture de bâtiments officiel, le journal rappelle que ce dernier «flotte de plus en plus sur les ambassades palestiniennes à travers le monde».

Le quotidien anglophone publié en Arabie saoudite Arab News salue l’appel du patron de l’ONU, Antonio Gutteres pour un «progrès irréversible» vers une solution à deux états.