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Billet

Pour recruter des femmes dans l’armée : arrêtez de voir des « problèmes » là où il n’y en a pas

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Face aux difficultés des forces de défense à attirer et conserver les compétences, il est temps de mettre fin aux préjugés qui freinent l’engagement des femmes au sein de l’institution.
Lors des répétitions du défilé du 14 Juillet, place de la Concorde à Paris, le 13 juillet 2020. (Nicolas Messyasz/Hans Lucas)
publié le 5 octobre 2023 à 16h07

Cette année, il manquera à l’appel 2 000 à 2 500 militaires dans l’armée de terre. Sur l’eau, sous l’eau, dans les airs, dans le cyberespace, l’armée française peine à recruter et à conserver ses troupes, très courtisées par le privé dans un marché de l’emploi en tension. Face à ce qu’un haut gradé nomme l’«enjeu colossal des ressources humaines», les états-majors communiquent sur les centaines de métiers ouverts, du chimiste au coiffeur, vont à la rencontre des jeunes avec en main leurs deux immenses atouts : la formation et l’escalier social. Mais les femmes continuent d’être très minoritaires au sein de l’armée – le taux de féminisation, qui était de 15 % en 2009, plafonne à 16,8 %.

Quatrième armée la plus féminisée au monde derrière Israël, la Hongrie et les Etats-Unis, l’institution a pourtant fait des progrès spectaculaires. Au fil des «plans famille» ou «mixité», l’accès à l’Ecole de guerre leur a été facilité, les jurys ont été féminisés, les conditions de vie améliorées. Elles sont les bienvenues dans les opérations extérieures, les nouveaux sous-marins sont dessinés pour des équipages mixtes, les violences sexuelles et sexistes sont mieux prises en compte, et les figures emblématiques, générales,