Cette année, il manquera à l’appel 2 000 à 2 500 militaires dans l’armée de terre. Sur l’eau, sous l’eau, dans les airs, dans le cyberespace, l’armée française peine à recruter et à conserver ses troupes, très courtisées par le privé dans un marché de l’emploi en tension. Face à ce qu’un haut gradé nomme l’«enjeu colossal des ressources humaines», les états-majors communiquent sur les centaines de métiers ouverts, du chimiste au coiffeur, vont à la rencontre des jeunes avec en main leurs deux immenses atouts : la formation et l’escalier social. Mais les femmes continuent d’être très minoritaires au sein de l’armée – le taux de féminisation, qui était de 15 % en 2009, plafonne à 16,8 %.
Quatrième armée la plus féminisée au monde derrière Israël, la Hongrie et les Etats-Unis, l’institution a pourtant fait des progrès spectaculaires. Au fil des «plans famille» ou «mixité», l’accès à l’Ecole de guerre leur a été facilité, les jurys ont été féminisés, les conditions de vie améliorées. Elles sont les bienvenues dans les opérations extérieures, les nouveaux sous-marins sont dessinés pour des équipages mixtes, les violences sexuelles et sexistes sont mieux prises en compte, et les figures emblématiques, générales,