Plus de doute : le Quai d’Orsay a été annexé par l’Elysée. On sait bien que la politique étrangère est, depuis des lustres, le fameux domaine réservé de la présidence de la République. Mais les prédécesseurs d’Emmanuel Macron avaient eu la décence de ménager les apparences en nommant à la tête du ministère des Affaires étrangères une personnalité politique connue, d’envergure, comme Hubert Védrine, Laurent Fabius, Alain Juppé à une époque ou encore Jean-Yves Le Drian, le prédécesseur de Catherine Colonna.
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Le choix de la diplomate de carrière en mai 2022, alors qu’elle occupait le poste d’ambassadrice au Royaume-Uni, avait laissé penser qu’Emmanuel Macron choisissait l’expérience et le sérail à la flamboyance, au moment où il souhaitait engager une réforme en profondeur du Quai d’Orsay. Mais, omniprésent sur la géopolitique, force est de constater qu’il n’a jamais laissé d’espace à sa ministre. Laquelle n’a pourtant pas ménagé son énergie en multipliant les déplacements et les rencontres avec des dirigeants qu’elle connaît bien pour la plupart, au contraire de son successeur. Le porte-parolat de l’Elysée sous Jacques Chirac, son poste de ministre à l’Europe sous Dominique de Villepin et les ambassades en Italie et au Royaume-Uni, entre autres, lui ont permis de développer un impressionnant carnet d’adresses. Il fallait la voir claquer la bise à tous les chefs d’Etat et de gouvernement étrangers présents