Tel un marionnettiste qui fait monter sur scène ses poupées l’une après l’autre en restant derrière le rideau tout en leur prêtant sa voix, l’Iran actionne depuis deux semaines ses différents relais au Moyen-Orient sans apparaître en première ligne. Du Hezbollah libanais à la frontière la plus proche et la plus chaude d’Israël jusqu’aux lointains Houthis du Yémen en passant par les milices chiites en Irak ou les forces pro-régime syrien, chacun a joué ces dernières semaines sa partition pour chauffer le théâtre de guerre. Tout cela apparemment sans scénario prédéfini pour faire monter les tensions sur un front après l’autre et contre différentes cibles.
Pour comprendre la méthode derrière cette stratégie de la république islamique, il faut revenir aux toutes premières réactions venues de Téhéran, après l’attaque du 7 octobre par le Hamas. «Nous soutenons cette fière opération “déluge d’Al-Aqsa”», nom de l’offensive du groupe terroriste, annonçait alors le conseiller militaire du Guide suprême de la révolution, Yahya Rahim Safavi. Mais, tout en «félicitant» le Hamas pour son action, le porte-parole de la diplomatie iranienne Nasser Kanani affirmait : «L’Iran n’intervient pas dans les prises de décisions d’autres nations, y compris la Palestine.»
«L’axe de la résistance» reliant les différents alliés et supplétifs de l’Iran mis en place, soutenus et renforcés militairement depuis plus de vingt ans à travers la région est aujourd’hui mobilisé dans le g