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Interview

Transition énergétique : «Les besoins en minerais créent des zones sacrifiées, loin des centres urbains»

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A l'heure de la transition écologiquedossier
A l’occasion du forum de l’OCDE à Paris sur les chaînes d’approvisionnement responsables en minerais, la chercheuse australienne Deanna Kemp souligne le paradoxe d’une «transition verte» alimentée par des activités aussi polluantes que l’exploitation minière.
Vue aérienne des mines de Rio Tinto, en Andalousie (Espagne), en juin 2019. (Denis Huot/Plainpicture)
publié le 23 mai 2024 à 10h34

Il est beaucoup question de «résilience», de «partenariats», de «transparence» et d’«inclusivité», à la 17e édition du Forum de l’OCDE sur les chaînes d’approvisionnement responsables en minerais, qui se tient ces jours-ci à Paris. Le secteur minier et les matériaux jugés «stratégiques» ou «critiques» – notamment ceux essentiels à la transition énergétique, pour la fabrication de turbines d’éoliennes, de batteries de véhicules électriques… – prennent de plus en plus de place dans les considérations géopolitiques et industrielles des décideurs. En particulier depuis la pandémie de Covid-19, puis la guerre en Ukraine, qui ont révélé la vulnérabilité des pays occidentaux en matière de souveraineté énergétique.

Un secteur minier «responsable», qui aide à construire un futur «propre» ? La professeure Deanna Kemp, directrice du Sustainable Minerals Institute de l’université du Queensland (Australie), ne manque pas de souligner le paradoxe, voire l’oxymore. Cette spécialiste des défis sociaux et politiques posés par l’extraction a commencé sa carrière pour le compte du mastodonte BHP, dans le domaine de la performance sociale. Avant de préférer «quitter l’industrie pour prendre du recul, et mieux l’étudier de l’extérieur».

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