Au lendemain des résultats de l’élection présidentielle américaine, une grande partie de la presse internationale a choisi de faire sa une sur le retour de Donald Trump au pouvoir et tente de décrypter sa victoire ainsi que ses conséquences politiques à travers le monde. Gros plan sur les yeux de Trump pour la Repubblica italienne au-dessus de ce titre : «Je suis de retour».

Ce sera un «nouvel ordre mondial» prophétise le journal australien The Daily Telegraph. «Trump, vous êtes réembauché» ironise son homologue The Australian, en référence à la phrase culte «You’re fired» («vous êtes viré») du futur président lorsqu’il présentait encore son émission de télé-réalité «The Apprentice». «Trump revient avec tous les pouvoirs», titre de son côté le quotidien espagnol El País rappelant le triomphe total du candidat populiste.

En plus d’avoir remporté la présidence, il va bénéficier d’une majorité au Sénat américain et il est en bonne voie de remporter la Chambre des représentants. Il pourra également s’appuyer sur une majorité conservatrice à la Cour Suprême, qu’il a construite lors de son premier séjour à la Maison Blanche. Un nouveau mandat qui s’annonce comme un «coup de balai», titre le journal britannique The Telegraph, qui décrit un «retour politique sans précédent».

Le quotidien britannique The Guardian souligne de son côté la «peur américaine» que provoque le retour de Donald Trump à la mine ironique.

Un homme décrit par la rédactrice en chef du quotidien, Katharine Viner, comme un «tyran de la Maison Blanche» et une véritable menace pour la liberté de la presse. Le journal allemand Die Welt, se demande si cette élection pourrait être finalement une «chance tardive pour l’Europe» de se relancer.

Du côté des médias américains, le New York Times titre en une : «Trump revient en trombe» et souligne la «résurgence d’un paria devenu criminel devenu président». Un homme «manifestement motivé uniquement par la recherche du pouvoir et la préservation du culte de la personnalité qu’il a érigé autour de sa personne». Le journal s’attarde sur les préoccupations d’une partie de la population au sujet des Etats-Unis ces quatre prochaines années. Nous sommes à «l’aube d’une nouvelle ère trumpienne», estime, de son côté, le Washington Post.

Le quotidien critique les divisions sociales et politiques, d’un pays déjà gravement fracturé, que la campagne de Donald Trump a encore plus exacerbé. Mais certains éditorialistes veulent rester optimistes «dans le fait que la Constitution perdure» et estiment que «la démocratie sera meurtrie mais survivra» avec «des élections libres et équitables dans quatre ans». «Il existe encore des garde-fous dans notre système démocratique et dans la tolérance du public à l’égard du chaos et du fanatisme», écrit l’un d’entre eux.

Pour le Chicago Tribune, «l’Amérique bascule» et risque de voir les inégalités sociales s’aggraver toujours plus sous cette nouvelle administration. Pour USA Today, Trump qui «récupère la Maison Blanche», c’est un «retour fracassant qui brise toutes les conventions politiques» dans une «Amérique divisée». Le journal conservateur New York Post se félicite des bons résultats du président élu chez les hommes jeunes ainsi que chez les électeurs noirs et hispaniques, clé de la victoire de Donald Trump, pour «forger une nouvelle coalition républicaine».