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Tunisie : «Kaïs Saïed a renouvelé ses pleins pouvoirs sans fixer de date. On est face à un danger de dictature»

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Alors que le Président a renouvelé cette semaine le gel du Parlement, Asma Ghachem, professeure de droit public à Tunis, s’inquiète du caractère illimité de cet état d’exception.
Le président Kaïs Saïed à Tunis en octobre. (Zoubeir Souissi /Reuters)
par Alexandre Liagouras
publié le 29 août 2021 à 9h00

Son coup de force avait été salué par un concert de klaxons dans les rues du pays. Face à une triple crise économique, sanitaire et politique, le président tunisien, Kaïs Saïed, s’est octroyé les pleins pouvoirs exécutifs le 25 juillet. Il a aussi envoyé l’armée boucler l’Assemblée des représentants du peuple, dont les travaux ont été suspendus pour trente jours. Une annonce largement acclamée par la population, excédée par la classe politique tunisienne et notamment par le parti islamiste Ennahdha, membre de toutes les coalitions gouvernementales depuis dix ans. Le délai d’un mois venant d’expirer, le Président vient d’annoncer la reconduction de ces mesures. Asma Ghachem, professeure de droit public à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et spécialiste du droit constitutionnel, revient sur la légalité des décisions du chef de l’Etat.

Cela fait plus d’un mois que Kaïs Saïed s’est octroyé tous les pouvoirs. Il assure qu’il respecte la Co