5h30 du matin. Pelleteuses, pioches, perceuses et marteaux. Sous une pluie battante, une dizaine de secouristes s’affairent dans les décombres d’un immeuble qui s’est écroulé dans la nuit de dimanche à lundi. Située à l’extrême sud de la Turquie, la ville d’Antakya (Antioche) est l’une des plus durement touchées par le séisme et ses dizaines de répliques, dont le bilan – très provisoire – dépasse mardi soir les 6 250 morts.
Entre les débris, apparaît soudain le visage exsangue d’un homme. Un peu plus loin, une voix de femme retentit dans les décombres : «Je suis encore là !» «Nous allons venir vous chercher, soyez patiente», lui répond un secouriste. Cela fait plus de vingt-quatre heures que cette femme est piégée sous les gravats. Elle tient encore le corps sans vie de son enfant dans les bras.
Une équipe de secouristes volontaires, dispatchés depuis Istanbul par la compagnie Turkish Airlines, est arrivée sur place à peine quatre heures plus tôt. «Nous n’avons pas d’équipement de sauvetage, alors nous aidons comme nous le pouvons», explique Serkan, 32 ans, l’un d