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Procès

Turquie : deux Françaises en prison depuis février pour trafic de drogue clament leur innocence

Les jeunes femmes, interpellées début 2025 lors d’une escale à Istanbul en possession de valises remplies de cannabis, doivent comparaître ce jeudi devant un tribunal. Elles assurent avoir été piégées par un «copain de lycée».

Les jeunes femmes, arrêtées fin février en Turquie, sont incarcérées à la prison de Marmara, à l'ouest d'Istanbul. (Ozan Kose/AFP)
Publié le 11/09/2025 à 11h32

Victimes ou complices ? Ibtissem et son amie Mariam, deux étudiantes françaises de 21 ans, comparaissent ce jeudi devant la justice turque, et risquent jusqu’à seize ans et huit mois de prison pour trafic de drogue. Emprisonnées depuis fin février à la prison de Marmara, à l’ouest d’Istanbul, elles clament leur innocence : elles disent avoir été dupées par une connaissance, un ami du lycée, d’après Me Carole-Olivia Montenot, l’avocate de la famille d’Ibtissem. En début d’année, cet homme, dont elles disent ignorer qu’il se trouvait en prison, leur offre des billets d’avion pour la Thaïlande, expliquant qu’il les rejoindra sur place, selon le récit de l’avocate de la famille d’Ibtissem.

Mais les vacances passent et, alors que les deux jeunes femmes s’apprêtent à embarquer pour leur vol retour à l’aéroport de Bangkok à destination de la Belgique, un homme leur remet deux valises cadenassées censées appartenir à leur connaissance et contenir des contrefaçons. Lors d’une escale une dizaine d’heures plus tard à Istanbul, la police turque découvre une importante quantité de cannabis à l’intérieur des valises et interpelle les deux Françaises, originaires de la région parisienne.

Des conditions de détention «très difficiles»

Cette détention provisoire est compliquée par la barrière de la langue et par les normes de détention turques. «Elles disent qu’elles ne comprennent rien à ce qu’elles ont signé, et que ce qui ressort des procès-verbaux n’est pas du tout ce qu’elles ont dit», déclare à l’AFP Me Carole-Olivia Montenot, qui décrit des conditions de détention «très difficiles».

«C’est difficile aussi parce qu’elles ne parlent pas la langue. Elles ne savent pas à quelle sauce elles vont être mangées», ajoute l’avocate, qui a pu s’entretenir la semaine passée avec Ibtissem par téléphone. Selon elle, rien de cela n’aurait eu lieu si la connaissance des deux jeunes femmes, incarcérée à la maison d’arrêt d’Amiens, n’avait pu se procurer un téléphone portable en détention.

Le parquet d’Amiens a ouvert une enquête courant août pour tenter d’éclaircir les faits, affirme Me Montenot. Mehmet Serif Ertürk, l’avocat turc des deux jeunes femmes, dit espérer au vu du dossier obtenir une «peine nettement moindre» que celle encourue. Même si d’après l’avocate française d’Ibtissem, «la justice turque n’hésite pas à infliger la peine maximale si les faits sont avérés».