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Répression

Turquie : la justice révoque la direction à Istanbul du principal parti d’opposition

Un tribunal turc a relevé de ses fonctions ce mardi 2 septembre Ozgur Celik, chef du Parti républicain du peuple (CHP) dans la capitale, au motif d’irrégularités présumées lors de son congrès de 2023.

Ozgur Celik en mars 2025 après l'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu. (Tolga Ildun/Future Publishing via Getty Images)
Publié le 02/09/2025 à 17h48

Un nouvel épisode de la guerre que livrent les autorités turques au premier parti d’opposition. Ozgur Celik, le chef du Parti républicain du peuple (CHP) à Istanbul, a été relevé de ses fonctions ce mardi 2 septembre, en même temps que 195 membres de la direction et délégués du parti. Le tribunal a annulé les résultats du congrès provincial du 8 octobre 2023 pour des irrégularités présumées.

Le jugement implique «la destitution provisoire du président provincial, du comité exécutif provincial et du comité disciplinaire provincial élus au cours de ce congrès». Elle suspend aussi de fait «toutes les décisions prises lors du congrès» du parti social-démocrate, en plus d’exclure son dirigeant stambouliote.

Le comité exécutif du CHP doit tenir en fin d’après-midi une réunion extraordinaire à Ankara.

Cette décision intervient alors que le CHP subit une pression judiciaire croissante en raison d’un grand nombre d’enquêtes pour corruption à son encontre. Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et membre du CHP, est lui-même emprisonné pour ce motif depuis mars.

L’arrestation de cette figure populaire de l’opposition, principal adversaire potentiel du président Recep Tayyip Erdogan, avait déclenché une vague de contestation inédite dans le pays depuis douze ans.

«Réintégration temporaire»

La décision du tribunal suppose également «la réintégration temporaire» des personnes élues pendant le précédent congrès ou la nomination d’un comité provisoire qui serait jugé approprié par le tribunal.

Au dernier congrès du parti, en octobre 2023, Ozgur Celik, avec le soutien d’Ekrem Imamoglu, l’avait emporté face à son concurrent, Cemal Canpolat, un proche de l’ancien président du CHP, Kemal Kilicdaroglu. Ce dernier avait été le candidat malheureux de l’opposition à la présidentielle de 2023.

Le parquet a ouvert une enquête contre Ozgur Celik et neuf autres responsables du parti pour des allégations de «fraude électorale», ce qui peut leur valoir jusqu’à trois ans de prison.